tertiaire, découpé par petites vallées. Celle dite
des Allemands est peuplée par une colonie de
celte nation; l’argile feuilletée et la marne
blanche se présentent ici comme aux environs
de Kertche ; et même un lac salé que je vis au
haut de la vallée complète les caractères de ces
formation s. Une seconde vallée de même nature
dont je traversai la tête, s’ouvre dans des formations
semblables entre le cap Kiik-Atlama et le
cap Théodosie. De là je parvins dans une troisième
grande vallée, celle du Koktébel, qui n’est
que le prolongement du golfe dessiné dans la
côte, entre le cap Kiik-Altama et le cap Karadagh.
Ici paraît la limite des terrains de la
steppe et de la craie que cette vallée sépare des
pics noirs pittoresques du Karadagh, qui commencent
ici la longue série des hautes murailles
jurassiques de la chaîne Taurique.
Les vallées tertiaires que je viens de signaler,
sont de formes radoucies ; mais la végétation en
est pauvre, sèche et triste : pas un arbre , et
presque pas d’habitants.
Le village de Koktébel, qui s’étend sur le
rivage, est renommé par les onyx qu’on trouve
dans les couches de craie qui s’étendent probablement
au bord de la mer, et dans les î-ochers
au-dessus (t).
(i) Pallas, II, 260,.
Les escarpements du Karadagh dont les couches
redressées regardent la mer, ne permettent
pas de suivre la côte, tant elle est abrupte. Je
tournai par le nord au milieu des roches jurassiques
qui, quoique très-sauvages, sont plus
abordables. J’eus même le plaisir , dans ce
dédale aride, de trouver, à 4 verst du village,
une fontaine qu’un khan de Crimée, dit-on, a
établie avec des jardins et un palais, dont on
voit la ruine à côté de la source. C’est un repo-
soir pour tous les voyageurs qui se rafraîchissent
et bénissent leur bonne fortune.
Au-delà de la gorge rocheuse où est la fontaine,
commencent les collines de schiste noir;
cette formation si répandue dans le centre du
Caucase, dont elle est la base neptunienne,
joue le même rôle en Crimée, où elle est le
socle qui supporte toutes les roches jurassiques.
Sa position me la fait ranger dans le groupe basique
, sans que cependant cette assertion puisse
être prouvée rigoureusement, puisque ce schiste
ne renferme aucun débris fossile : je parle de
l’étage inférieur, dont la puissance va au-delà
de plusieurs milliers de pieds : car nous verrons
d’autres suites de schiste alterner avec le grès
du lias, ou avec le calcaire jurassique, et ce
schiste-là n’est pas douteux.
Les pentes du schiste gazonnées me menèrent
insensiblement dans la vallée d'Otouze, la pre