nerait si l’on ne savait qu’on est à Phanagorie,
ville municipale libre, protégée par les Romains
contre les rois du Bosphore.
D’ailleurs, cette inscription, par sa date, est
du régné de Sauromates V I , qui fit la guerre
à Cherson, jura la paix avec ses ennemis , la
transgressa et en fut puni par ime mort violente
a la suite d’un combat singulier qu’il eut
avec Pharnace, le chef des Chersonésiens (i).
Ne pourrait-on pas croire aussi qu’il avait eu des
difficultés avec Phanagorie?'
Le second monument dont j’ai donné un dessin
(atlas, IVe série, architecture, pl. 26, fig. 6),
me paraît encore relatif aux guerres des Bos-,
phoriens et des Chersonésiens. Deux Victoires
ailées, un pied sur un globe, tiennent d’une
main des palmes, et de l’autre des couronnes
sur l’inscription suivante, gravée sur un marbre
blanc.
« Pour la; longue série d’exploits grands et
admirables,, etc,, etc..,, ikis,, le pieux, aimé de
Jdieu, en qualité de seigneur et maître, érige sur
sur celte place ce superbe monument çésarien
dans le Bosphore, en l’honneur de son propre
esclaveEupater, ce général si distingué; la verge
de Cherson (2). >>
(1 ) Constant. Porphy. De admin. Imp. cap. 53.
(2) Ce marbre blanc a 5 pieds 2 pouces de long, 2 pieds
L ’histoire ne nous fournit aucun renseignement
sur le generai dont, il est îcLquestion.
Phanagorie s’est aussi convertie au christianisme;
car parmi les marbres extraits de ses
ruines, on trouve des chapiteaux de marbre blanc
rubanné de bleu, avec des croix, dans le style
de tous les temples du cinquième au ¡ dixième
siècle.
Maintenant que j ’ai décrit bien, au long Phanagorie,
quelque incrédule viendra peut-etre me
demander si je suis bien sur que ces 1 uines sont
celles de VEmporium du Bosphore asiatique, de
la métropole qui réunissait chez ielle 1er commerce
du Palus et du Kouban (1) , quoique,
chose extraordinaire, le nom de Phanagorie ne
se retrouve sur; aucune des nombreuses insci ip—
lions qui leur ont été arrachées.
Une seule considération le prouve irrévocablement.
La multitude des tumulus qui entourent
une cité, est toujours en raison progressive
de son importance et de s e s/richesses. Par
exemple , ils- ne sont nulle part si. nombieux
dans la presqu’île de Kerlche qu’autour des
ruines de Panticapée. Or donc, si nous voulons
4 pouces de haut. Les lettres ont 1 pouce 3 bgoes de haut.
11 est déposé près de l’églisè de Taman. Le titre de èsofdka.,
aimé de Dieu , pourrait" WË& silppdâer que l ’auteur dû
monument était chrétien.
(1) Strabo, lib. XI, p. ,>n.>di«c!