soit fort, et on peut le mettre au rang des vins de
liqueurs. Les qualités les plus estimées viennent
de Soudak et des rives du Belbek, de l’Alma et
de la Katche.
Les prix de ces vins étaient, à cette époque,
de 5 à 6 paras (4o à 43 cent.) l’ok de vin de
Soudak, ce qui ferait 32 à 38 cent, le litre ( 18
à 20 creutzer le pot de Neuchâtel) (î).
Le vin de Belbek se vendait 3 | à 4 paras l’ok
(2 6 |à 3o cent.), ce qui ferait 22 à 25 cent, le
litre ( n à i 3 creutzer le pot).
Les, vins de la Katche et de l’Alma valaient;
2 à 2 3 paras Pok ( i5 à 18 f- cent.) ce qui ferait
i 3 à i 5 cent, le litre (7 à 8 creutzer le pot).
Les Kosaques de l’Ukraine et les Zaporoghes
en emportaient chaque année 100,000 oks,
(i) J ai adopté pour base de mes calculs les proportions
suivantes r
L ok tatare pèse 2 ~ liv. poids dë marc.
Le védro russe pèse 26 f liv. contient 10 quarts ou.
oks ta tares.
Le litre contient 5o ,s2 pouces cubes, et pèse 2 y, liv.
Le pot de Neuchâtel contient 96 pouces cubes de France
et pèse 4 j î liv.
La pinte de Paris contient 46 yyj pouces cubes et,
pèse 2 liv.
Par conséquent le védro équivaut à 12 litres, et à
6 pots de Neuchâtel et à i 3 pintes de Paris.
Voyez Pallas, Voyage, II, p. 482. Peyssonel, Traité dik
Commerce, I, p. 202 et 264.
= 10,000 védros = 1,210 hectolitres —
66,666 pots (1).
Pallas écrit qu’en 1784, lors de la prise de
possession de la Crimée, le védro de vin de
Soudak se vendait de i 5 à 20 cop. arg. (5 à
6 | cent, le litre — 3 à 4 creutzer le pot).
Pendant la guerre de Turquie, en 1793 , il
monta jusqu’à 2 R. arg. le védro (65 cent, le
litre = 12 batz 1 creutzer le pot).
En 1794^ les Prix étaient tombés à 1 R, arg.
5o cop. le védro de vin de Soudak; les vins de
Koze et de Toklouk étaient à 1 R, arg. 3o cop.
Celui de Taraktache à 1 R. arg.
Les mauvais vins de Koulak et de l’Alma
valaient à peine 60 à 70 cop. le védro ( 20 à
25 cent, le litre = 10 à 12 creutzer le pot).
Mais les vins qu’exportait la Crimée, malgré
les éloges que leur donnent les auteurs que je
viens de citer, n’étaient pas en état de lutter'
contre les vins de France et de la Grèce; la
consommation ne s’en faisait que chez le peuple,
et la classe aisée, habituée aux vins de Sauterne,
de Bordeaux, de Hongrie, du Rhin, ne pouvait
trouver de l’attrait dans les produits de Soudak
et de la Katche, ou la vigne, arrosée selon les
procédés grecs et tatares, 11e donne à proportion
qu’un vin aqueux faible, sans corps et de peu de
(1) Peyssonel, id. I, p. 461.