parallélogramme qui aurait 1 verst de long et
- verst de large.
La surface est elevée de 5o pieds environ au-
dessus de la masse chaotique des autres fragments
qui s’abaissent comme des degrés jusqu’à
la mer, formant d’un coté le cap Elken—kalé
qui ferme à l’ouest l’entrée de la baie d’Opouk,
et de l’autre un cap rocailleux tout pareil qui
marque a l’est l’entrée d’un ancien golfe aujourd’hui
fermé par.une barre comme tous ceux que
j ’ai décrits.
Ce déchirement ne s’est pas fait sans présenter
tous les accidents de rupture ordinaire en pareil
cas. Par exemple, la montagne d’Opouk
qui a été soulevée le plus haut, est séparée des
fragments voisins par une fente profonde, large
de 3o pieds, où les angles rentrants et les angles
sortants correspondent parfaitement.
Le fragment qui la flanque au S. O. est lui-
même fendu dans toute sa longueur par 3 ou 4
fentes si profondes, qu’on n’en voit souvent pas
le fond, et de 4 à 8 pieds de large. On dirait des
fentes de glaciers. Les parois des fentes sont perpendiculaires,
et de gros blocs de pierre servent
de ponts par dessus. Ce second massif est élevé
de 3o à l[0 pieds au-dessus de l’étage inférieur
qui borde immédiatement la mer, et qui est le
plus accidenté : tout est rempli de fentes, de
brisures et de fragments isolés ; ici les couches
montrent leurs têtes ; là elles font Ventonnoir
la chaudière, et là terre végétale qui s’y est accumulée,
favorise une belle végétation parmi
ces rochers.
Enfin à quelque distance du rivage se présentent
encore q uelques pics de rochers isolés qui percent
la surface des ondes et qu’on appelle K aravi.
Des porphyres pisiformes à noyaux de zéo-
lithe qui jonchent la côte, me font croire qu’il
s’est fait dans la mer une irruption qui a été
cause de ce soulèvement isolé.
C’est là que très-anciennement une population
nombreuse est venue s’établir, jouissant d’une
position très-forte et très-avantageuse, l’ensemble
des rochers s’avançant comme un large
et magnifique môle entre deux ports excellents.
Celui de l’est est fermé actuellement, mais celui
de l’ouest, qui est celui d’Opouk, est encore un
des mouillages les plus sûrs et les plus commodes
pour les vaisseaux de guerre, qui sont
parfaitement à l’abri des vents du nord et de
l’ouest (î).
Mais avant d’errer au milieu des ruines
muettes, n’aurions-nous point un nom à lui
donner, un nom qui nous guide, qui réchauffe
notre imagination en nous disant que nous ne
sommes pas sur une terre étrangère?