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tocki croit avoir trouvé ici la cité des Aspour-
ghiens, ce qui me paraît impossible (1).
Ile ou dos de Kandaur.
Anciennement, on pouvait se rendre à Taman
en passant au sud du lac ou liman Aftaniz, par
les gués et les forts de Smolianoï, de Pèrevlan-
skoï, de Sednoï; on arrivait à Stéblievska, et
de là à la capitale de l’île. Cette route n’est plus
fréquentée, et la route de poste passe en faisant
un grand contour par Temrouk , Pèressipskaia
et Senna'ia-balk.
Temrouk, la première station, est à 25 verst
de Kourki, et la route traverse dans toute sa
plus grande extension le long dos de l’île de
Kandaur, couverte de beaux pâturages et élevée
de 200 pieds au plus au-dessus du niveau
du liman. Les sommités sont couvertes de quelques
petits tumulus semés sans ordre, et dans
lesquels, au dire de M. de Stéven, on n’a rien
trouvé d’intéressant. Cependant, des tumulus
groupés sont toujours un signe d’habitation , et
il faudrait chercher quelque part une ruine, là
où sont ceux indiqués sous le nom de Tchomak
Tovessi, au-dessus du fort abandonné de Smo-
( î ) Voyage dans les steppes d’Astrakhan, etc., t. I ,
p, 240.
t-s
lianoi. Si toutes les autres îles de la Polynésie
ont été si peuplées, celle-ci ne peut l’avoir été
moins, vu que c’est une des plus fertiles ;
l’herbe qui bordait le chemin était magnifique.
D’ailleurs, la position que j’assigne à cette
•ruine était l’une des plus favorables pour le
commerce du Kouban 5 l’on verra bientôt que ce
fleuve, pour arriver à Phanagorie, devait passer
au pied de ces ruines.
Du haut du dos verdoyant de l’île , nous
avions à droite le liman de Temrouk : la mer
s’est retirée çà et là de plusieurs centaines de
toises du pied de la colline. A droite nous planions
sur le lac Aftaniz, dont les embranchements
se perdaient à l’horizon : nous avions en
face le Doubovoï-Rinok (en russe, marché du
bois de chêne), haute colline boisée de chênes,
sur laquelle on voit, dit-on, les ruines d’un monastère
grec (1)5 rien ne ressemble dans notre
Europe à la vue de ce dédale de mers, de lacs,
de golfes, de marais qui se perdent à l’horizon,
de quelque côté que l’on se tourne.
Le lac Aftaniz (2) alimenté par le Kouban, a
de l’eau douce.
(1) Voyez plus bas ce que je dis au sujet d’Apaturon.
(2) Andenisskoï-Liman (Carte Khatof) ; Aftonis-Li-
man (C. mss. Stéven) ; Aphtoniz-Liman(C. mss. Favre) ;
Temrioukskoï-Liman (Carte milit. de 1800) ; Koubanskoï