L ’île de Kandaur m’offrit le premier échantillon
d’une création non douteuse des volcans
de boue ; car l’extrémité septentrionale qui avoi-
sine Temrouk est encore le théâtre de leur action
continue. Les plus anciens cônes boueux
sont a 6 verst au S. E. de Temrouk. L ’un des
plus récents fit éruption au mois de février i8 i5 ;
une coulée de boue se déversa dans une petit
lac qui fut bientôt rempli, le lac fut comblé et à
la place il se forma une petite éminence qui a
une verst de circonférence et qu’on connaît sous
le nom de Gnila—Gora (la montagne pourrie).
Temrouk.— Ile et château Adass.
Temrouk, station bâtie à la pointe de l’île, a
été beaucoup plus considérable qu’il ne l’est aujourd’hui
: sous les Turcs il avait une certaine
importance : Clarke dit qu’en 1800, il n’y avait
qu’une hutte pour les employés de la station.
Lors de mon passage, Temrouk avait 80 maisons
environ et une très-jolie église, bâtie avec
les pierres de l’ancienne forteresse Adass, qui
est à 3 verst de Temrouk, au N. O. M. de Stéven
me dit qu’on avait déposé auprès de ce
Liman (Carte de l’état-major, Tiflis, i 834- ) On écrit
aussi Ak-denghis, en tu rc , Mer blanche et Aphfaniz.
temple l’extrémité inférieure du tibia d’un éléphant
fossile , qui avait 1 archine et ~ de diamètre.
Une dent qui pesait 5 livres fut transportée
à Iénikalé.
Près de la station , pour continuer notre
route, nous traversâmes une espèce de canal
fangeux, qui met le lac Aftaniz en communication
avec le liman de Temrouk. La tradition
assure que les vaisseaux qui venaient de la Mer
Noire, passaient d’abord par le Bougaze du liman
Kisiltache, remontaient le Kouban, et par
un des bras qui sont à sec maintenant autour du
fort de Pérevlanskoï, entraient dans le lac Aftaniz
d’où ils pénétraient dans la Mer d’Azof par
le canal de Temrouk Le liman de Temrouk
est poissonneux ; il n’a que 2 à 3 toises de profondeur
; on charge les poissons sur de petits bateaux
qui les transportent à l’embouchure du liman
qui est profonde, où on les transborde sur
de plus grands bâtiments.
Du canal de Temrouk à l’île suivante marquée
par la redoute de Souvarof, s’étend un bas-fond
à roseaux à peine distinct du lac; l’inondation
du Kouban qui était à son maximum avait même
recouvert de grands espaces de ses ondes, qui
s’élevaient sur la route à 1 £ pied de haut. M. de
Stéven avait passé par là, à sec, en mai.
Au milieu de ce triste marais, bras de mer de
8 verst de large, qui naguère unissait le liman