voit que ce n’était que des coupés à faire circuler
et non à poser sur la table. Les ciselures
en relief sont une variante du sujet figuré sur
la plaque de Xo'istodoche. Le milieu dont j ’ai
donné le développement, pl. 24, fig. 2 , est
occupé par le combat du sanglier prêt à succomber
sous la griffe d’un lion. A droite, un
bouquetin du Caucase ( Touri des Russes,
Cctpra ibex Güld. — Capra Caucasica Schinz )
est terrassé par deux griffons de Panticapée qui
l’attaquent par devant et par derrière. A gauche,
le cerf de Cherson (1) subit le même sort, déchiré
par un lion , pendant qu’un guépard
femelle (jfelis jubata), la gueule béante, est sur
le point de lui serrer la gorge.
Les ciselures du troisième vase (pl. 23, fig. 4*
et pl. 24, fig- 3) sont presqu'une répétition du
relief du vase précédent. La scène du cerf
égorgé par un bon et par un guépard femelle
en fait le principal ornement.
Le rôle que jouent le sanglier, le cerf et le
bouquetin, au milieu des griffons et des lions,
confirme l’explication que j’ai donnée de ces
scènes allégoriques ; car il y a intention manifeste
dans ces reliefs. Le lion de Phanagorie et
le griffon de Panticapée ne sont pas représentés
(1) Le cerf paraît plus souvent que la biche sur les médailles
de Cherson.
toujours victorieux sans intention, tandis que
le cer/de Cherson, le bouquetin du Caucase (1)
et le sanglier du Kouban sont sans cesse terrassés
et vaincus par eux.
Le quatrième vase en argent ressemblait à
une tasse avec un pied, deux anses et un couvercle
(IVe série, pl. 23, fig. 2 et 3). Sur le
bord de la tasse était gravé le mot EPMED,
qu’il est difficile de traduire autrement que par :
n j e bois à Mercure » : 0 Ippiç, était en effet la
dernière coupe et la dernière libation d’un
festin, portée en l’honneur de Mercure. Le
couvercle était orné d’arabesques ciselées et
dorées, fig. 2.
Au-delà des cratères et des amphores venait
Varsenal du roi, composé de deux lances et de
plusieurs faisceaux de flèches déposés le long
de la muraille : il ne restait que les fers et les
pointes. Ces dernières, dessinées pl. 22, fig. 8,.
sont en bronze, triangulaires et munies de trois
barbillons aigus qui empêchaient de les retirer
des chairs : le bois en était très-mince et très-
léger. Cette forme de flèches est celle qu’on
retrouve dans les monuments scythes du midi
(1) Ne perdons pas de vue quel’anlique Colchide, qui
fait partie, par conquête , du royaume du Bosphore,
s’appelait Kadzaria, et que ce nom venait de Kadzaro, un
bouc.