9 heures 5o minutes, et la fumée ne perdit de
son intensité èt ne se dissipa que le lendemain (1).
Pendant plusieurs jours, le volcan continua
à lancer d’instant à autre des jets de boue à une
hauteur de 10 à 12 pieds. Les torrents de boue
qui coulèrent alors sont tous très — visibles,
quoiqu’en grande partie recouverts d’une belle
herbe (2).
L ’éruption de 1794 est la première connue
avec date, mais ce n’est pas la plus ancienne ;
car la montagne, avant son éruption, avait déjà
à son sommet une fosse large d’une toise et
profonde de 2 pieds, où, dans les temps humides,
une eau potable se rassemblait à la hauteur de
8 pouces. Les joncs bordaient cette espèce de
‘ citerne.
Il paraît que dès-lors le volcan a versé des
torrents de boue à plusieurs reprises, mais sans
dégagement de gaz hydrogène enflammé ; car
les anciennes coulées de <1794? dont nous avons
un plan si exact dans Pallas, sont recouvertes
par de nouvelles, dont quelques-unes étaient
(1) Pallas, f^of, dans lesgouv. mérid. t. I I , p. 346 et
suivantes. Voyez la vignette 26.
(2) J’ai donné, Allas , V e série, géol., coupes et plans,
pl. 25, fig. 6, le plan du Koukouoba, le octobre i 832 ;
j ’y ai distingué les coulées plus anciennes A , d’avec les
plus récentes B.— Même planche, les fig. 4 et 5, sont une
répétition des dessins du Koukouoba donnés par Pallas.
encore fangeuses, à ne pouvoir les aborder sans
y enfoncer profondément. Il y a sans doute des
saisons plus laborieuses que d’autres , et en
récapitulant l’époque des éruptions connues,
j’ai vu que c’était presque toujours au printemps
que ces violentes commotions avaient lieu (1);
c’est-à-dire dans la saison humide.
Les torrents, en divergeant, se sont répandus
jusque dans la plaine : celui qui is’est arrêté le
plus loin dans la direction E. a fait un trajet de
75o toises ou 1 | verst.
Mon Cosaque m’assura que tant que le feu
dura, toute la montagne trembla, comme si elle
avait été agitée par un tremblement de terre.
C’était un effrayant présage pour de nouveaux
colons qui n’étaient pas habitués à de pareils
phénomènes.
Les pierres rejetées par le volcan consistent
en argile feuilletée rongeâtre, en pierres blanches,
en mine de fer argileuse , en terre glaise,
(1) Le Koukou-ola fit éruption le 27 février 1794. Le
volcan du Koussou-oba se déclara le Vendredi-Saint 1818.
Le Gnila-gora, près de Tcmrouk, eut sa principale éruption
en février 1815. Une des îles qui parurent en face de
l’île de Tyrambé, s’éleva le 10 mai 18 j 4■ Le volcan de boue
de Taman ne fut jamais en plus grand travail qu’en avril
1835. La seule éruption d’automne est celle qui fit paraître
là première île , le 5 septembre 1799. Pallas a fait la même
remarque que moi, t. II, p. 33g.