chênes plantées de main d’homme sur les pentes
de la montagne*
Les ruines d’une chapelle de A ï - Brokotxl
( St - Proclus ), qui ne sont pas loin de l’àqué-
duc , sur un exhaussement du sol, ont fait supposer
à M. de Koeppen que le Kastèle pourrait
bien être le Pangropulle ou Pangropoli des
géographes des quatorzième et quinzième siècles.
Mais à en juger par le fragment de la carte dë
Fréduced’Ancone (1497), que j ’ai sous les yeux*
Pangropoli devait être à l’ouest de l’Aïoudagh,
exprimé sur la carte par un petit ovale et par
deux points noirs qui, dans la mer, représentent
les rochers de Tachelar, entre l’Aïoudagh et
Yoursouf.
Redescendu sur le rivage de la mer, du haut
des terrasses du Kastèle, je suis toujours l’ancienne
route , longeant une haute paroi de
schiste noir qui, entre le Tsikournine-Déré et le
ruisseau Kara-ouzène, reflète les rayons d’un
soleil ardent qu’on a peine à supporter, Cependant
cette paroi mérite d’être étudiée par le
géologue qui veut se faire une idée des torsions
et plissements que les couches du schiste ont
subis au pied des dômes d’ophitone. Mais bientôt
le chemin quitte les sables du rivage, et montant
un peu péniblement sur un sol terrassé qui domine
la mer, je suis bien récompensé de mes
fatigues en trouvant ici la demeure champêtre
et commode d’un ami comme on est trop heureux
d’en rencontrer de temps en temps dans
la vie. M. Pierre de Koeppen a acheté des Ta-
tares de Bïouk-Lambat quelques jardins et des
portions de terrain vague, qui s’étendent au-dessous
du village. Il en a défoncé une partie pour
de la vigne ; le terrain inférieur, le plus plat, est
resté verger, et sa maison, bordée d’un long
portique taurique, domine en haut tout son domaine
et le vaste horizon de la mer. C’est dans
cette retraite champêtre, à laquelle il a conservé
le nom de Karabagh, que j ’ai goûté les douceurs
de la plus aimable hospitalité. La vue d’un beau
ménage, d’une famille heureuse, repose le voyageur
de bien des fatigues car il ne trouve pas
cela partout; et M. de Koeppen si instruit, si
zélé, si consciencieux dans ses études sur l’histoire
et les antiquités de la Crimée était pour
moile meilleur et le plus complaisant des guides.
Karafiagh d’ailleurs est une fortune à trouver
pour un géologue qui veut bien s’initier dans
les bouleversements de notre globe et en rechercher
les causes. Que j ’en fasse la tableau succinct.
Autour des jets de roches ignées et au-dessus,
se présentent naturellement au premier coup
d’oeil les grands effets, les grands traits des bouleversements
exprimés par de grandes lignes de *
terrains soulevés, par des chaînes entières de