du tombeau. La construction même du tombeau
prouve qu’il est très-antique, puisqu’on n’avait
pas eu assez dé confiance dans la solidité de la
voûte égyptienne et qu’on avait eu l’idée de la
soutenir par des soliveaüx et des poutres, dont
on avait même fait le dessus de la porté, ce qui
a entraîné l’écroulement dü tombeau. On n’â
pas trouvé de pareils moyens employés dans
d ’autres tombeaux plus récents.
L ’on m’objectera que les costumes scythes
ne cadrent guère avec l’idée d’en vêtir des
archontes du Bosphore : il est cependant très-
probable que l’habit scythe fut très en vogue
sous les Leuconides, puisqu’on voit la plupart
des personnages représentés sur les vases étrusques
de Panticapée porter ce costume, je dirais
même qu’il devait être dans l’ordre des
choses de voir ici régner les moeurs et les costumes
sCythes à côté du culte grec.
Les Scythes qui avaient envahi l’Asie centrale,
détruits par la ruse de Cyaxarès, en 6o5,
revinrent en petit nombre, espérant rentrer
dans le territoire qu’ils avaient abandonné sur
les rives du Bosphore ; mais ils furent reçus par
les enfants que leurs femmes avaient eus de leurs
esclaves, pendant la longue absence de leurs
maris. Repoussés de toutes parts , ils renoncèrent
à passer par le Bosphore Cimmérien, et
faisant le tour de la Mer d’Âzof, ils Crurent forcer
les rebelles dans leur retraite au fond de la
presqu’île de Kértche : ils traversèrent l’isthme
de Pérékop ét la presqu’île Taurique ; mais
leurs esclaves qui les avaient prévenus , avaient
élevé un rempart en terre depuis la Mer d’Azof
jusqu’à la chaîne taurique. Les Scythes désespérés
eurent recours au fouet qui épouvanta si
fort les esclaves qu’ils prirent sur-le champ la
fuite, et les Scythes rentrèrent tranquillement
en possession de leurs domaines, que les esclaves
sindes Cultivèrent pour eux. Les anciens
Sindes de la presqu’île de Kertche étaient donc
lés habitants ou le peuple de la presqu’île de
Kertche et de l’îlè de Taman, race mélangée de
Méotes, avec les restes de la population kimmé-
rienne, les habitants les plus anciennement
connus de la Tauride. Les aristocrates du pays
étaient les Scythes, qui prélevaient les tributs.
Ce fut chez ce peuple sinde, gouverné par les
Scythes, que les Milésiens vinrent fonder les
colonies de Panticapée, Nymphce, Theudosie,
Phanagorie, Képos, etc., une soixantaine d’années
après le retour des Scythes.
Ces colonies dépendirent d'abord directement
de la métropole, payant quelque tribut
pour leur établissement sur un sol étranger. Le
commerce et l’industrie les enrichissant et les
rendant plus populeuses, elles purent prétendre
à une position plus indépendante : c’est ainsi que