avec YAwatar de la Cosmogonie indienne (1).
Ce serait une preuve déplus à ajouter à l’origine
asiatique des Méotes, des Sindes, etc. Il paraît
même que ce culte était en première ligne dans
le Bosphore; car non-seulementPhanagorie avait
un temple célèbre, mais aussi Panticapée. J’ai
parlé de celui d'Apaturon, qui dominait le Dou-
bovoï Rinok, et qui, selon Hécatée, avait donné
son nom au golfe (le lac Aftaniz) qui l’entourait
dans XAsia. Enfin, le temple que de La Mo-
traye découvrit à Eski-Schéher, était aussi dédié
à la même divinité (2).
Cent ans environ après Strabon, le temple de
Phanagorie fut réëdifié de fond en comble par
Tibère Jules Sauromates, l’an 402 du Bosphore
( io 5 de J.-C.) , sans qu’on sache quel événement
avait pu amener sa destruction (3).
L ’un des chapiteaux déposés près de l’église
de Taman peut avoir appartenu à cette construc(
1) C. Ritter, F v halle, p. 49 et suiv.
(2) Foy. en Europe, en Aiie, t. ÏI, p. 73.
(3) L ’inscription entière se traduit ainsi : « Le roi Sauromates,
grand-prétre (Koehler lit des Sérapides, Boeckh,
des Sébastes, c’est-à-dire des empereurs), a reconstruit
depuis ses fondements le temple de la divitiitc Apaturiade
l’an 4°2 du Bosphore. » Elle est gravée sur un socle de
marbre bleu et blanc, long de 2 pieds 5 pouces, et haut
de 1 pied. Les lettres, de 13 lignes de haut, sont évidemment
d’un siècle plus récent que celui des Pairisades.
tion, ainsi qu’un morceau d’architrave, qui est
au bord de la mer, près de la fontaine.
Je crois aussi devoir restituer à ce temple tous
les lions de marbre qui sont disséminés à Taman,
à Théodosie, à Constantinople. Ils sont tous de
grandeur naturelle ; quelques-uns de taille colossale
, d’un marbre blanc sale qui rappelle celui
de Paros. Leur pose est celle des lions d’Egypte,
excepté qu’ils ont la gueule ouverte et la tête
tournée à gauche. Les cinq que je connais sont
plus ou moins mutilés, et se trouvaient tous
primitivement à Taman ; un gouverneur de
Théodosie en fit enlever quatre pour orner ses
jardins, ne laissant à Taman que le plus maltraité....
Condamné à restituer ces lions avec
d’autres monuments dont il s’était emparé , il en
fit placer deux, un de chaque côté de la porte
du musée de Théodosie, les deux autres sont
encore chez lui (1).
(1) Lors Je son passage par Taman , 1800, Clarke vit
auprès de l’église deux lions aussi grands que nature.
Deux autres de ces lions ornaient l’extérieur de la maison
du général Vanderweyde. Un assez grand nombre de
représentations de lions, quelquefois exécutées dans des
proportions colossales, se voyaient abandonnées sur les
rivages.— Clarke s’imagine qu’elles y furent laissées par les
Génois ou par les Vénitiens, t. I, p. 546, éd. fr. Ce fait
est probable : l’on sait que les Génois avaient effectivement
enlevé quelques lions dans le Bosphore, quils