ques n’y ont pas d’église et dépendent pour le
spirituel de la paroisse d’Akdenghisofka.
En m informant dé ruines auprès d’un vieux
Cosaque, chez lequel je logeai et qui me servit
a déjeuner sur une petite nappe imprimée avec
des vues des environs de Vienne, j’appris que
l’on en trouvait sur un cap, au pied du Kou-
kouoba ; mais que les principales se remarquaient
sur 1 autre pointe de l’île qui ferme le
Bosphore.
En comparant la description de Pallas qui s’est
principalement occupé de ces dernières, l’on
ne peut douter de leur identité avec Kimmeri
cum ou Kerberion.
A l’extreme bouche du Bosphore, sur un cap
qui marque la frontière du Palus, non loin du
petit fort turc de Kizlar, abandonné, Pallas visita
un fort carré, entoure de tumulus semés çà
et la comme a l’ordinaire : il en a compté-
huit (1). C’est Kimmericum, non la ville des
Kimmériens, mais celle des Grecs, fondée palles
tyrans du Bosphore, comme dit Scym—
nus (2).
Une autre ruine pareille à celle-ci, consistant
en un fort en forme de parallélogramme, garni de
( 0 Pallas, Voyage dans les gouvernements méridion.
t. II, p. 367, édit. fi’.
(2) Scymnus de Chio, p. 5i , ed. Hudson.
petits cavaliers sur les angles, long de 65 pas sur
5o de large, défendu par un fossé plat, aujourd’hui
comblé, se voit au sud de la première,
derrière Bouchoukoï, village abandonné (1).
Autour du fort sont plusieurs tumulus, dont l’un
placé entre les deux petites baies de Bouchoukoï,
offrit à Pallas une coupe complète de son intérieur.
C’était le cimetière de toute une population
; le bas du tumulus renfermait une foule
d’urnes funéraires placées sans ordre les unes
sur les autres : quelques-unes étaient gigantesques,
d'argile rouge cuite et non vernissée (2).
Des cases en pierres plates renfermaient aussi
des cendres et des ossements. Pour les plus pauvres,
les cendres et les ossements avaient été
simplement déposés sur une couche d’herbes
marines blanchies par le temps et recouvertes
de terre. Ce tumulus est milésien et tout pareil à
ce qu’on observe autour de Panticapée sur la
montagne de Mithridate et près du tombeau des
Pygmées.
Si cette ruine est Achilloeum, il faut supposer
que la Sèverndia-Kossa, autrement langue
d’Avernas, n’existait pas encore, ou qu’elle était
(d) Pallas, il c. 366.
(2) Id. Vignette 23, fig. B, dessin de l’une de ces urnes
au milieu de la vignette, représentation d’une case en
pierres plates.