bitume semblable à la résine d’une écorce de
sapin sur l’eau;
Au milieu de ces sources s’agitent quelques
petits cônes de boue qui jettent aussi du bitume.
La côte de la mer et du liman, depuis le cap
Kicbela, est bordée de ruines. On en indique une
à Bougaze même et une seconde plus à l’ouest
Vers le cap. En dedans du grand liman Sindique,
on en place une sur chacune des pointes qui
Ferment l’entrée du petit liman de Bougaze (1).
Ce ne sera qu’avec un peu plus de loisir qu’on
pouri’a décider à laquelle des anciennes villes
¡nommées par Slrabon et Scymnus, elles se rattachent
: jusqu’à présent toute certitude est impossible.
Outre Korokandame et Apaturon dont j ’ai déterminé
la position, ces auteurs placent dans la
Sindique Hermonassa, Gorghippie, Aborace et
la capitale des Sindes.
Le texte de Strabon a été mal traduit jusqu’à
présent. Il dit : « Hermonassa et Apaturon sont
au-delà de l’Hypanis, dans la Sindique ; il s’y
trouve aussi Gorghippie; de même dans la Sindique,
il y a la ville royale dès Sindes, voisine de
(1) Dans les cartes des généraux Moukhin et Khatof, il
est appelé lac Tsikourofskoï : les cartes mss. de MM. Slé-
ven et Favre l’appellent lac Soukour.
la mer, et Aborace. » Telle est la traduction
littérale.
Plus loin il ajoute : « Après Sindique et Gorghippie
commence la nation des Achéens. »
Que devons-nous entendre par la Sindique?
La question est facile à résoudre : la confrontation
des textes de Strabon, Pline, Ptoiémée ,
Arrien, etc., a prouvé que la résidence des rois
des Sindes devait être placée dans le voisinage
d’Anapa, ou sont de grandes ruines d’où l’on a
retiré plusieurs marbres curieux, dont quelques-
uns concernent les rois du Bosphore : par conséquent
à l’extrémité méridionale du liman de
Sindique,
Il est clair alors que la Sindique ne compre-
nait pas seulement la portion de la presqu’île
de Tamao, qui est au nord du liman Sindique;
mais qu’elle embrassait encore tout l’arc de ce
liman dans lequel le Kouban n’avait pas son entrée
principale comme à présent.
Gorghippie qui porte sur ses médailles la
proue d’un vaisseau, devait être une ville maritime,
et la seconde partie du texte de Strabon
prouve qu’elle était dans le voisinage de Sindique,
soit au sud auprès de la ruine entre le
Dirzo'i et YOzéréiké, ou peut-être dans la partie
méridionale du liman Sindique.
Aborace appartenait aussi à cette partie de la
Sindique.