On ne connaît aucune médaillé de Nymphée.
A k ra , autre ville grecque, occupait la pointe
du Takil-Bouroun, à en juger d’après Strabon.
Ce cap qui est le point de transition entre le
Bosphore et la Mer Noire, est aujourd’hui couronné
d’un phare. Il nous aurait fallu faire un
si giand détour que nous ne tentâmes pas même
d’aller visiter cette partie de la côte, malgré l’espoir
d’y faire des découvertes. Nous nous dirigeâmes
vers 1 extremite d’un ancien golfe changé
en lac comme celui de Nymphée, avec cette
différence que la barre est moins considérable et
que le lac est plus grand : on l’appelle Tchou-
goule/cf il est salé, et la Comtesse Langeron et
M. Dubrux avaient part au produit du lac. De
petits filets d eau entrent au fond du lac, rongeant
le pied des collines qui l’entourent : je ii’y vis
phé.e entre le Cap Blanc et la Batterie de Saint-Paul^ suivant
le témoignage de M. de Blaremberg. J’ai visité cette
localité, où aucune ruine quelconque ne justifie l’opinion
deM. Blaremberg. D’ailleurs on ne bâtit pas des villes
dans des positions aussi peu commodes, sans port et sans
abord facile du côté de la mer. Les dalles que M. de Blaremberg
prend pour une jetée qui aurait abrité le port au
nord, à la pointe du cap Akbouroun , sont les restes de
couches de rochers sous-marins. M. de Stempkowsky s’était
aperçu de cette grosse erreur, et c’est lui qui m’a indiqué
la position de Nymphée où je suis allé la chercher.
Je crois qu’il l’avait visitée lui-méme.
qu’une marne blanche semblable à celle qui
forme le cap blanc.
De là, nous traversâmes un plateau Uniforme,
coupé de plusieurs enfoncements que les pluies
d’automne remplissent d’eau. Enfin, à 45 verst
deKertche, nous atteignîmes Opouk, village
latare au fond d’une belle rade que le cap Elken-
kalé défend contre les vents du N. et de l’O.
Nous logeâmes chez le préposé du Cordon, et
dès que le jour put nous le permettre, nous
courûmes aux ruines voisines.
Ici quelques notions géologiques doivent précéder
l’archéologie. Une catastrophe volcanique
a travaillé la surface du sol dont les accidents
n’ont rien de commun avec le reste de la
presqu’île. Tout est ici l’effet d’un phénomène
isolé (1).
Un effort plutonien agissant sous la formation
de calcaire tertiaire de Kertche, à couches
horizontales, qui compose ici la surface du
sol, a brisé cette écorce épaisse et compacte
et en a soulevé les fragments à différentes
hauteurs, sans trop les déranger de leur horizontalité.
Le plus gros fragment est la montagne même
d’Opouk , bloc horizontal approchant d’un