Dans le voisinage de celle-ci en jaillissent d’autres
qui semblent sourdre du milieu d’une boue
noire, bitumineuse et brillante, qu’on ne peut
remuer sans remplir l’air d’une forte odeur
de sulfure d’hydrogène. Le bétail boit cette eau
avec avidité.
Plus à l’est, des sources d’eau pure qui alimentent
l’aquéduc de lénikalé et une fontaine
voisine du Khouler, remplissent le fond du
ravin ; et enfin en poursuivant sa marclîe vers
le fanal, on arrive aux sources de naphte et aux
volcans de boue.
On connaît ceux-ci depuis longtemps, et toujours
on les a vus en activité (1).
Le principal cratère, celui qui paraît le patriarche
de toute la formation volcanique, est
un tumulus complètement isolé de 5oo pieds de
diamètre, de 35 pieds de hauteur. Son sommet
présente un enfoncement de 6 pieds rempli par
une flaque de boue et d’eau, de 70 pieds de long
sur 35 de large. La boue grise, épaisse, exhale
une forte odeur de soufre et de bitume. Çà et
là sur cette vase épaisse se présentent des places
liquides que percent d’instant en instant des
bulles de gaz hydrogène qui ont jusqu’à 1 pied
de diamètre : elles s’enflamment quelquefois,
et l’on a vu ce volcan brûler assez souvent.
(t) Ve série, géol. plans et coupes.
Alors dans cette violente commotion, la boue se
déverse de toptes parts par-dessus les bords;
mais en temps de calme, le superflu s’échappe
par une petite goulette excavée dans l’un des
flancs de l’enceinte cratérique.
Des sources de naphte, de t 4° de température,
qui jaillissent à i 5o pas du lumulus-cratère, au
milieu d’une boue fine, d’un noir charbonneux,
forment un filet d’eau qui passe entre le tumulus
et une esplanade relevée de 10 pieds au-dessus
du ruisseau. La surface présente le spectacle le
plus bizarre qu’on puisse imaginer : on dirait les
cheminées des enfers , la croûte du sol étant
percée de trous noirs surmontés de petits cônes
boueux, du milieu desquels s’échappent et la
boue et les bulles de gaz hydrogène. Les points
où les bulles se dégagent n’ont pas une température
plus élevée que n °^ d e R. Au reste,
partout le soi tremble sous les pas, et l’on craint
d’enfoncer dans les antres de la terre.
Route directe de Kertche à Théodosie.
La presqu’île de Kertche a été fermée jadis
par trois remparts que la politique a fait élever
pour se défendre contre des voisins dangereux.
Le plus ancien est celui d"'Assandre. Il part