la quarantaine qui est à 4 verst de Kertche pour
y visiter les ruines de Myrmékion. On appelle
de ce nom un ensemble de constructions antiques
qui ont été envahies en entier par le mur
sanitaire du vaste établissement. Un petit promontoire
qui s’avance dans la rade de Kertche
en porte les restes les plus apparents. Un fossé
avec un mur, coupant par une ligne arquée le
promontoire, ferait supposer que l’acropolis ou
la partie fortifiée de Myrmékion était là. Dans
une première visite, je pris une construction
circulaire très-solide en grosses pierres de taille
semblable au lumulus rasé du Mont d’Or, pour
un ancien temple; mais un hasard a fait connaître
sa vraie destination. On voulut planter
un mât et hisser un pavillon au milieu de la
construction circulaire; des matelots chargés
de l’opération, trouvant d’abord de la résistance
pour enfoncer le mât, furent très-étonnés de le
voir descendre tout à coup d’une longueur considérable.
On eut l’idée de creuser, et l’on
découvrit bientôt un double caveau, qui malheureusement
avait été spolié depuis longtemps
; mais on n’avait pu emporter un magnifique
sarcophage en marbre blanç de Paros;
son poids énorme n’avait pas permis de l’enlraî-
ner plus loin qu’à l’entrée du premier caveau,
où on l’abandonna, non sans l’avoir mutilé d’une
manière indigne.
Ce sarcbphâge a 8 pieds 3 pouces de long,
3 pieds de large, et 4 pieds 9 pouces de haut.
Avec le êouvercle, sa hauteur est de 8 pieds.
Le long côté qui forme la principale face du
monument se trouve dans un état méconnaissable.
On ne distingue à gauche qu’un groupe
de trois personnes, dont la première est une
femme assise en regard de deux hommes qui
occupent l’extrémité du relief. Le plus rapproché
de la femme est debout ; en manteau et en
chlamyde ; il paraît vouloir partir, tandis que
l’autre, habillé de même, semble écouter ce qui
se dit.
A dos de la femme, c’est-à-dire en allant de
gauche à droite, paraît une femme à genoux
dont on ne trouve que la partie inférieure ;
après quoi vient une suite de pieds , d’après
lesquels on devine qu’il y avait encore trois ou
quatre personnes outre les quatre premières.
La base et la corniche sont semblables aux
dessins, IVe série, pl. 26, fig. 2 et 7. Seulement
aux angles, au lieu d’un lion et d’un renard^on
a sculpté deux amours qui jouent.' '
Au revers du long côté, un génie placé au
milieu soutient deux guirlandes de raisins et
d’autres fruits. Au-dessus de chaque'guirlande
est un amour ailé, sur un char attelé de lions, les
uns faisant face aux autres. Les deux extrémités
du relief sont occupées par deux femmes dont