On comprend que suivant les moeurs scylhes,
la reine avait été étranglée pour être déposée
dans la tombe de son mari, et pour compléter
les usages scylhes, il fallait aussi découvrir le
serviteur du roi : on le trouva effectivement
couché en travers sur le caveau, le long de la
muraille du sud, et autour de lui un assez grand
nombre de plaquettes en or. Son casque et ses
jambars en argent, fortement oxidés, étaient
déposés avec les os d’un cheval dans un enfoncement
de deux pieds en carré , qui occupait,
l’angle S. O. du caveau.
Parmi les débris qu’on retira de ce caveau, il
se trouva plusieurs morceaux très finis de bois,
qui appartenaient à des instruments de musique*
la seule chose qui manquât pour rendre l’établissement
complet. Plusieurs de ces morceaux
offrent des dessins faits à la pointe, d’un travail
exquis.. On y voit un quadrige, une femme
tenant un casque à la main, une esclave avec un
grand vase offrant à boire à un cheval, des,
femmes assises, etc. Plusieurs de ces figures
sont découpées; les costumes sont grecs.
Si tout ce que nous avons vu des objets, qui
ornaient le tombeau porte plutôt l’empreinte
des idées scythes, des costumes et des usages
de cette nation, il n’en est pas de même des
ornements et des peintures du sarcophage, en
bois d’if, dont la parfaite conservation m’a proeuré
l’avantage de contempler une peinture sur
bois, qui avait résisté à vingt et quelques siècles.
(pl. 25 et 25 h).
Ces peintures recouvraient les panneaux du
tour du sarcophage^ Le principal sujet est én~
fièrement grec et prouve que si l’on a enterré
un roi entouré d’un luxe scythïque , ce sont des
GrecS et des artistes de cette nation qui ont travaillé
à ses funérailles. Deux victoires montées
sur des quadriges, tournées l’une contre l’autre,
remplissent les deux extrémités du tableau,
dont sept figures grecques, dans différentes
positions, occupent le milieu, trois femmes et
quatre hommes, Une oie et un cygne sont mêlés
à ces figures, toutes représentées comme très-,
agitées, courant, gesticulant, etc., avec des
expressions de jo ie , que justifie l’approche des
deux chars de triomphe : les têtes avaient été.
presque toutes rongées. Les quadriges sont
attelés de quatre chevaux blancs, dont deux
sont mouchetés. Sur la frise qui emboîtait le
panneau par-dessus, l’artiste avait représenté
des guerriers tirant de Tare.
En examinant attentivement ce genre de
peinture, voici ce que j ’ai pu comprendre de la
manière dont elle avait été faite, et des couleurs
qu’on avait employées.
La teinte des bras et des pieds des femmes,
comme dans les peintures égyptiennes, diffère