Dans un dessin unique, les initiés se présentent
des miroirs (1).
Autant la scène religieuse simple, grave et peu
variée est dessinée grossièrement, autant la scène
tirée de la vie publique est variée ^ dessinée avec
gout et avec soin. L’on voit que Ces mystères
sont déjà depuis longtemps les actes d ’une religion
communiquée; la scène représentant Fini
liation a déjà passé a la forme quasi hiéroglyphique^
c est—a-dire que le seul soin de l ’artiste
se porte sur la scène profane, comme l’originale
et 1 essentielle, puisqu’élle a trait directement
a 1 initié, tandis que la scène Religieuse, qui n’est
poiir lui qu’un emblème général, il ne la dessine
qu’à grands traits comme une signature de Napoléon.
Dans quelques-uns de ces dessins à peine
peut-on reconnaître les contours les plus saillants
de la figure.
Jusqu’à présent rien n’a pu prouver qu’aucun
de ces vases fut de fabrique de Panticapée. Le
lieu de la fabrication ne peut se déduire que des
sujets profanes qui seuls sont locaux et qui seuls
peuvent porter les traces des moeurs et des costumes
des pays où ils ont été travaillés. Or s’il y
a une grande ressemblance entre les scènes religieuses
delà grande Grècé et de Panticapée, il
n’y en a aucune pour les scènes profanes. Celles
(D Trec. tav, t. I I I , p. 23o.
de cette dernière ville forment une classe à part
et ont trait directement à la localité, et pour s’en
convaincre, je prie qu’on jette les yeux sur la
planche XI de la IVe série ; tout y est scythe ou
panlicapéen. Sur le n° 1 on voit la tète d’un
guerrier panticapéen coiffé du bonnet scythe;
devant lui le buste de son cheval ; derrière lui le
griffon de Panticapée, qui paraît si souvent sur
ses médailles, qui ornait les portes de la ville (t),
et que nous verrons bientôt figurer sur d’autres
monuments.
A ma grande surprise, j ’ai trouvé le dessin
d’un vase tout pareil dans la collection des Tre-
cento Tav oie (2); le sujet profane n’offre de différence,
que celle qui est le résultat de la liberté
d’un artiste qui termine un dessin dont l’esquisse
lui est donnée. La forme du vase est exactement
celle qu’on leur donnait à Panticapée, où l’on
différait sensiblement de la grande Grèce pour
le pied et pour les anses. Enfin, la bordure consiste
en oves, qui est l’ornement adopté à Panticapée
et non en grecques comme dans la grande
Grèce. Ce vase vient donc des rives du Bosphore
(1) L’on voit au musée de Théodosie, sur une grande
plaque de grès, le relief supérieurement sculpté d’un griffon
de Panticapée, qu’on prétend avoir été trouvé comme
ornement de la porte de l’ancien château que les Russes
ont rasé.
(2) T. III, pl. 258.