excepté que celui-ci a un pied. Je suppose qu’il
contenait des parfums, avec d’autant plus de
probabilité, que nulle part on n’a trouvé de
lacrymaloires si essentiels dans les autres tombeaux.
D’ailleurs ce vase, par sa position isolée
aux pieds de la reine, n’annonce pas d’autre
destination.
J’ai dit qu’il était magnifique ; on en jugera
parlés ciselures développées pl. Mb fig- 1 :
les détails eù sont du plus grand intérêt pour
l’art et pour l’histoire. Quatre groupés de figures
se succèdent comme autant d’épisodes
d’une même histoire, dans laquelle le personnage
qui joue le principal rôle reparaît trois
fois.
Dans le premier groupe, en Commençant de
gauche à droite, on le voit assis, les deux mains
et la tête appuyées contre sa lance, prêtant une
attention sérieuse au rapport que lui fait un
guerrier. Au bandeau royal on reconnaît le roi,
vraisemblablement celui qui a été déposé dans
lé tombeau. Son costume est complétemént
scythe; il a les pantalons étroits, les bottines et
le tchok que j’ai décrits plus haut. Le guerrier
qui lui fait un rapport est aussi un Scythe,
agenouillé devant lui* habillé comme ceux dés
vases étrusques, et armé de la lance et du
bouclier. Ni.l’un ni l’autre n’ont l’oïstodoche
guerrier ; leurs cheveux sont longs et épars
sur leurs épaules ; mais le porteur de nouvelles
n’a pas de diadème ; il porte le bachelik
du Caucase ou bonnet phrygien, ou mieux
encore le bonnet lithuanien , qui depuis des
siècles garde cette forme chez le peuple. La
figure qui süit tourne le dos au narrateur, et,
appuyée sur un genou, elle est très-ocCupée
à tendre un arc, que je suppose être celui du
roi; Car ce guerrier porte le sien à son côté. On
se prépare à la guerre.
Et cette guerre, elle a eu lieu ; on en voit les
fruits, car le roi a été cruellement blessé. On le
reconnaît dans cette figure souffrante à moitié
assise , à moitié agenouillée , à laquelle une
espèce de mage scythe arrache une dent au
côté gauche de la mâchoire. En examinant le
crâne du roi déposé au musée, j ’ai vu qu’effectivement
la mâchoire inférieure à cette place
présentait les marques très-apparentes d’une
blessure avec fracture qui aurait emporté plusieurs
dents ; car il manquait deux grosses dents
et une troisième, plus courte que les autres
était attaquée d ’une maladie qui avait fait enflev
la mâchoire.
Le quatrième épisode représente encore le
roi blessé à la jambe ; un guerrier la lui panse
avec des bandelettes.
On remarquera que les pantalons et une partie
du tchok sont recouverts de figures qui ont