de i à | ligne d’épaisseur : les surfaces sont légèrement
décomposées et teintes de brun et de
jaune. Les boules formant des lits de plusieurs
pieds d’épaisseur, sont comprimées et aplaties
par les parois en contact ; mais l’effet de cette
compression diminue en approchant du centre
ou les noyaux n’ont rien d’anguleux. îdophitone
ou granité ophitique, d’après M. Cordier, est une
roche où le feldspath et le pyroxene sont à
grains fins, distincts, et disséminés à peu près
dans la même proportion. Quand il se décompose,
il prend une teinte brune, qu’il doit à la
décomposition du pyroxène, et Pallas fait le plus
heureux des rapprochements en appliquant alors
l’épithète de *Sba^<zrnoi-j5Ta7we/î(biscuitdepierre)
que les paysans russes donnent au grunstein de
l’Oural; car en effet cet ophitone décomposé a
quelque ressemblance avec le biscuit de mer
russe pétrifié (1). •
Les pentes inférieures de la montagne sont
masquées par le détritus qui s’y est accumulé,
entraîné par son poids et par les pluies ; c’est
une terre jaunâtre, terne, légère, ferrugineuse,
dont la partie nord-est du Kastèle, comme la plus
décomposée, offre les plus grands amas. Enfin
un dernier fait expliquera la nature de la conrpo-
( 0 Mémoire géologique sur la Crimée, par M.E.de'Ver-
neuil, p. 34.
sition et des révolutions de cette montagne. Sur
ses flancs, à mi-hauteur, en regard de la mer,
se sont ouverts deux espèces de cratères semblables
à des entonnoirs dont les flancs sont
composés de blocs roulés, arrondis, d’ophitone.
C’est une répétition du phénomène que j ’ai observé
plus tard dans les jardins du comte Voron-
tsof, a Aloupka. Au Kastèle, le cratère le plus
visible a 20 pieds de profondeur au moins, et
nulle issue. Le fond est planté de jardins.
La terrasse étroite du Kastèle que j ’ai mentionnée
plus haut était donc le seul passage un
peu commode que la côte pût offrir. Fidèles à
leur système, les plus anciennes populations de
la Tauride y avaient établi l’une de leurs fortifications,
que la tradition tatare a baplisée du nom
de Démir-Jcapou (porte de fer). Trois murailles
en formaient l’enceinte : les deux plus courtes
avaient de 200 à 2Ôo pas de développement,
s’appuyaient par un côté sur les flancs à pic du
Kastele, et descendant dans une disposition parallèle,
venaient aboutir aux deux extrémités de
la troisième muraille qui bordait l’escarpement
irrégulier de la terrasse sur une longueur de 5 à 6oo pas (î).
Les murs sont composés de gros blocs de gra-
(<*) On en trouvera un plan dans la Ire série, géographie
ancienne et moderne, pl. 17.