où l’on avait ménagé un grand creux pour y
placer la base de la statue.
Selon toute vraisemblance, les colons milésiens
avaient associé à la Mère phrygienne,
dans l’acropolis, le culte d’une divinité qu’ils
avaient apporté avec eux, celui de Cérés Thes-
mophore ou Législatrice, la déesse des mystères
d’Elçusis. C’est ce qui paraît par la moitié d’un
autel circulaire de Cérès, qui a aussi été trouvée
par M. de Scassi dans ses fouilles de l’acropolis,
et qu’il a donnée au musée de Kertche, où j ’ai
relevé le dessin publié dans mon Atlas (1). Je
reviendrai sur ce monument en parlant des
vases tumulaires de Panticapée. Je ne citerai
qu’une inscription qui prouve que Cérès avait
un temple à Panticapée : quoique mutilée, on
y lit : « . . . . . , femme de Démosthènes, a
érigé ce monument à Déméter Thémophore,
sous l’archontaldeSparlocus, fils d’Eumêle (2).»
(î)Vo ye z Atlas, IVe série, pl. XVII, fig. 1 .
(2) Cette inscription a été trouvée à Kertche, dans l’été
de 1824, par M. de Blaremberg qui l’a donnée au Musée.
J’ignore si elle provient de ses fouilles sur le sol de l’acro-
polis. Elle est gravée sur un socle de marbre brouillé de
bleu , de gris et de blanc, long de 1 pied 2 pouces', haut
de 7 pouces. Elle a été publiée par Boeckh , Corp. iriser.
n° 2106. J’aurais pu ajouter une seconde inscription , si
son origine était certaine. Koehler prétend qu’elle a été
trouvée à Kertche, et M. de Koeppen dit qu’elle vient
Ce Spartocus IV, père de Pairisade I I , régnait
de 3o4 à 284 avant J.-C.
L ’intérieur de l’acropolis, qui avait 100 toises
dans tous les sens , permettait facilement
l’érection des deux sanctuaires de Cybèle et
de Cérès, et il restait encore assez de place
pour y loger des prêtres, une garnison, et
pour v construire un palais à Mithridate, qui
est venu y mourir. L’acropolis d’Athènes n’offrait
guère plus de place que celle de Panticapée.
Le plateau de la montagne renfermé dans les
murailles de la ville a été aussi décoré de
palais et peut-être de temples, car plusieurs
rochers à polypiers qui sont semés çà et là ont
été taillés comme le Fauteuil de Mithridate. Les
inscriptions et les médailles de Panticapée nous
révèlent d’ailleurs plusieurs autres cultes à côté
de ceux de Cybèle et de Cérès.
L ’anthologie parle d’un temple d''Esculape
où l’on conservait le vase d’airain qu’une gelée
rigoureuse y éprouvée sur le Bosphore , fit
d’Anapa, Nordg. des Pont. p. 77 ; quoi qu’il en soit, la
voici : « Aristonique, prêtresse de Déméter (Cérès), fille de
Xénocrite, en l’honneur de sa propre fille Démétries, a
érigé (cettestatue) à Déméter. » Elle est gravée sur un piédestal
marqué d’un enfoncement pour porter une statue. Publié
par Boeckh , Corp. irise. n° 2108.