D’autrefois c’est le Triticum repens, aussi
épais, aussi pur que l’avoine d’un beau
champ (1).
Je vis entre la Kaukavska':a stanitse et la K a -
zanskaia, un grand groupe de tumulus au bord
du Kouban. Ces tertres funéraires bordent le
fleuve. Quelques-uns ont 3o pieds de haut, ils
sont le plus souvent écrasés, et adoptent de préférence
la ligne des hauteurs.
Nous quittâmes à Redoutskoï-Karantine le
territoire des Cosaques de la ligne, pour entrer
sur celui des Cosaques de la Mer Noire, vrais
descendants des fameux Saporogues qui habitaient
au-dessous des cataractes du Dniepr et
que l’impératrice Catherine II envoya, en 1792,
habiter ces nouveaux quartiers, après avoir fait
enlever d’assaut la nuit la sitcha de P o -
Jcrofskoï (2).
(1) Cette prodigalité de certaines espèces de fleurs avait
frappé le comte J. Potocki, qui cite des champs entiers
couverts de tulipes panachées. Voyage dans les Steppes
d’Astrakhan, t. I , p. 23i . Clarke, t. I , p. 469, fait la
même remarque.
(2) Le général-major Sazigow fut chargé de cette expédition
qui eut lieu en 1770. Voyages historiques et géographiques
dans les pays situés entre la Mer Noire et la
Mer Caspienne. Paris, 1798, IIIe partie, p. 11. Ces cosaques
réfugiés sur les rives du Danube, rendirent des sei —
vices aux Russes pendant la guerre de Turquie, et ce fut
On compte 232 verst, soit 60 lieues de France,
de Redoutskoï-Karantine à Taman, distance
qui représente la largeur entière du territoire
des Cosaques de la Mer Noire ou Tcherno-
morses.
Ekatérinodar (don de Kathrine) dans une
steppe très-fertile, est entourée de restes de forêts
antiques dont les traces reparaissent même jusque
dans les rues.
On a essayé d’y cultiver le raisin : il ne réussit
ni sur les bords du Kouban, ni sur le plateau : il
paraît qu’on n’a pas choisi de bonnes espèces,
ou que le climat, surtout les vents du nord lui
sont nuisibles, car pendant les journées de la fin
de juin, il soudait un vent N. E. très-frais, et
au lever du soleil, le thermomètre ne montait
pas aurdeJà de 9 à i i ° de R. Les brouillards
alprs que l’impératrice Cathùne II leur céda par un oukase
<du 2 juin 1792, le territoire de Taman, et tous les
pays entre le Kouban et la Mer d’Azoi^ jusqu’aux rivières
Eja et Laba. Voy. Pallas etE. D . Clai’k e , Voy. en Russie,
en Tartarie, etc., 1 . 1, p. 462. Lisez les détails fort intéressants
que donflé cê voyageur et que je ne veux pas répéter
inutilement. Ceux qui furent dépossédés par les
nouveaux venus, p. 4^3, appartenaient principalement à
la peuplade de Cosaques du Don, Nékrassovtsy, qu’une rébellion,
en 1708 , avait amenés sur les rives du Kouban.
Voyage dans les Steppes d’Astrakhan et du Caucase, par le
comte J. Potocki, 1 .1, p. a33.