déposaient à côté du corps comme une garantie
de son sort à venir.
Il devait donc y avoir sur ce vase principalement
des symboles de ces dogmes régénérateurs,
une scène d’enseignement analogue au
rang et au degré qu’avait obtenu l’initié. J’ai
cru d’abord que tous concernaient ceux de
Cérès ou d’Eleusis; mais je me suis convaincu
que quelques-uns avait trait aux mystères orgiaques
ou de Bacchus (1). On n’a point trouvé
de vases de ce dernier genre à Panlicapée ; aussi
n’en parlerai-je pas, et ne m’occuperai-je que
des Thesmophories.
Les éléments essentiels qui caractérisent lés •
représentations des mystères de Cérès, sont d’abord
le costume. Chaque initié, à moins qu’il ne
soit entièrement nu, porte un pallium ou manteau
très-ample, sans manche, qui descend en
longs plis jusque sur les pieds : il en rejette le
bout sur son épaule à la manière romaine, et se
trouve ainsi les bras croisés dessous ; quand il
est en action, on le voit sortir alors son bras nu.
Ce manteau est scrupuleusement ressemblant à
( 0 Serie di trecento tavole in rame rappresentanti
pitture di vasi degli antichi Etrusci, etc. Roma, 17875
in-folio, t. II, pl. 151, i 56, i 63, 169, etc. Les mystères de
Bacchus ont une intime liaison avec ceux de Cérès par
leur commune origine provenant des mystères d’Isis et
d’Osiris.
celui des initiés qui font une procession autour
de l’autel de Cérès Thesmophore ; c’est le même
que celui des initiés d’Eleusis, et que celui dont
est vêtue Cérès sur plusieurs de ses monuments
(1) La seule distinction que l’on remarque
quelquefois dans ce manteau, c’est que le col
ou la partie supérieure est bordé d’une bande
noire (2).
Les initiés ont toujours la tête nue : quelques-
uns ont les cheveux retenus par un bandeau
blanc et étroit qui doit avoir pne signification,
vu que tous les initiés, dans le meme tableau, ne
le portent pas, et qu’il est réservé seulement à
ceux qui paraissent donner des instructions a un
initié d’un rang inférieur (3). Ce bandeau retient,
mais très-rarement, sur le front, un petit,
ornement (4)* Est-ce la feuille Persea ou le
petit serpent khnouphis, le bon démon, que
l’on voit si fréquemment sur les images d’Isis
et d’Osiris ?
La couronne de laurier ou de myrtlie n’est
pas prodiguée ; elle appartient à un person-
(1) Antiq. du P . Montfaucon; éd. ail. pl. X , f. 1, 2, 3.
Voy. du J. Ariach. V , p. 337 •
(2) IVe série, pl. 11 et i 3. Trec. tav., t. I I , pl. n 6 ,
122.
(3) Trec. tav. II, 174? i<>4, etc.
(4) IVe série, pl. i 3. Est -ce peut-être ce que l’on doit
prendre pour le diadème que le hiérophante, le héraut