sis te en grandes boules formées de couches
concentriques. Assigner un âge à ce schiste qui
n’est pas jurassique, puisqu’il est superposé par
le grès du lias , sera , comme je l’ai d it, toujours
difficile. Ce dernier paraît au-delà du Sokolgora,
au cap Thikénin-Kaias&i, où il ferme à l’ouest
le Liman de Soudak.
La vallée de Soudak n’a pas d’abord été vallée
a l’époque du soulèvement de la chaîne Tau—
rique; elle a commencé par être golfe, comme
le prouvent des formations plus récentes déposées
en couches horizontales qui recouvrent une
partie du fond de la vallée. Le principal dépôt
de cette nouvelle création consiste en lits de
glaise et en un gros pouding, composé de débris
des roches avoisinants, que la mer a roulés
et déposés en couches épaisses. On peut suivre
l’horizontalité de ces lits jusque bien avant dans
la vallée; leur hauteur absolue peut atteindre
100 pieds au-dessus de la mer. Pallas a déjà
signalé ce fait, en visitant le bord de la mer
depuis le cap Altchak-Kaïa jusqu’au Méganome ;
il a trouvé aussi là à plusieurs toises au-dessus
du niveau actuel du rivage un terrain moderne
avec des coquillages qu’il croit être identiques
avec ceux de la Mer Noire, et qui sont sans doute
quaternaires. L ’ensemble de nos observations,
ainsi que la nature du sol, prouvent qu’avant le
soulèvement de la steppe taurique et de la presqu’île
de Kertche, la côte de Soudak au Méga-
nome était découpée en baies plus profondes
qu’aujourd’hui (1). Mais du reste, ici se termine
cet ancien empiètement; plus loin, jusqu’à Bala-
klava, je n’ai trouvé nulle trace de formations
tertiaires appuyées sur les flancs de la chaîne
Taurique.
Le monastère de St-Georges a une superbe
source d’eau délicieuse dans son voisinage; elle
jaillit entre le schiste et le calcaire jurassique
que couronne la montagne.
Lesgres à anthracites appartenant au lias, que
j ’ai signalés autour de Soudak, ont fait croire a
un mineur allemand nommé Hensius, qu’il
existait de vastes dépôts de houille à Soudak :
le comte Vorontsof, trompé par des échantillons
de lignites disséminés, s’est empressé de l’aider
dans ses sondages; le ministre, à St-Péterbourg,
en attendit vainement les beaux résultats qu’on
lui avait promis : il envoya un officier des mines
à Soudak pour vérifier le fait. Si l’officier avait
été tant soit peu géologue , à la simple inspection
des roches, il eût dit que la chose était impossible,
et que fouiller comme Hensius le faisait
au milieu d’un chaos de roches jurassiques entassées
sur des roches basiques , ne pouvait
aboutir qu’à faire trouver quelques débris de
(1) Voyez Ve série, géologie, plans, coupes, pl. 26.