de la Russie, à Simféropol, à Tcliéliérin. La
hampe des lances avait i 5 pouces de long.
Entre ces amas de flèches et le sarcophage,
on aperçut bientôt un second cadavre couché
sur le pavé, sans sarcophage et en grande
partie recouvert de terre, mais orné si richement,
qu’il fut impossible de méconnaître la
femme du roi qui l’avait accompagné dans sa
dernière demeure. Elle était couchée dans le
'même sens que le roi, et sur son front reposait
une mitre semblable à celle du roi. La plaque
en electi'um, qui le terminait, témoignait d’une
main habile ; quatre femmes, costumées à la
grecque, sont assises au milieu de guirlandes
de loto, dont les tiges figurent les sièges et les
dossiers ( IV e série, pl. 20 , fig. 1 ) . Quatre
masques de lions formaient, de chaque côté, les
bords par où la plaque se rejoignait pour former
le haut du bonnet, qui n’avait que 2 ~ pouces de
diamètre. La mitre par le bas était bordée d’un
bandeau ou diadème en or, large de 1 pouce
8 lignes, et orné dans toute sa longueur de
petites rosettes émaillées.
La reine portait à son cou , comme le roi, un
grand collier à extrémités mobiles , qu’on mettait
en passant par dessus Ja tête et qui était
l’apanage des personnes de distinction. Au lieu
de cavaliers, celui-ci était orné, parles bouts,
de deux lions couchés. Outre cet anneau, elle
avait encore au cou un autre collier en filigrane
ou fils d’or, auquel étaient suspendus par de
petites chaînettes en même métal, de petits
flacons en or fin, comme ceux du médaillon,
pl 20, fig. 3.
Cinq médaillons d’un travail parfait et de
différentes grandeurs descendaient jusque sur
sa poitrine, liés entre eux par de petites chaînettes
pareilles aux premières, et par de petits
flacons plus allongés que ceux du collier. Ils
sont émaillés de bleu et de vert, comme d’autres
objets que j ’ai décrits.
Les deux plus grands de ces médaillons
( pl. 20, fig, 3 ) représentaient des Minerves
grecques, mais travaillées évidemment à Panticapée,
comme l’indiquent les griffons ciselés
sur les ailes de son casque. Les attributs de
Minerve, outre le hibou et pégase ailé, sont
les serpents de Méduse qui devraient; orner son
bouclier, un sphinx ailé (1) comme celui des
bracelets du roi, et une garniture de têtes de
biches sur la visière du casque. L ’arabesque qui
entoure le médaillon est aussi émaillée.
On découvrit au pied du cadavre un magnifique
vase en electrum (pl. 22, fig. 1), ressemblant
assez pour la forme et pour ,1a grandeur
à ceux qui étaient dans le second cratère ,
(1) On pourrait croire aussi que c’est une syrène.
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