
 
		sant par  une  pente  roide,  et  allait  sans  doute  
 aboutir  au  môle  dont  M.  Stempkovsky  a  fait  
 mesurer  sous  la  glace  le  tronçon  qui  n’est  pas  
 encore ensablé, et qui a  160 sagènes de long (1). 
 Il  est  probable  qu’à  l’époque  oi\  Panticapée  
 avait  la  forme  que je  viens d’indiquer,  la baie se  
 prolongeait beaucoup plus avant dans les  terres.  
 Sans  pailer  de  la  disposition  des  groupes  de  
 tumulus qui semblent faire cercle autour de l’ancienne  
 baie,  il n y   a  qu’à voir  les  attérissements  
 du  sol,  sa  nature  fangeuse  et  limoneuse,  son  
 niveau  qui  est presque  l’égal de  celui de la mer,  
 et  1 absence  de  toutes  constructions  sur  cet  
 espace,  pour  croire la  chose très-possible. 
 I) ailleurs  la  baie  de  Kerlohe  ne  peut  pas  
 avoir  été  plus privilégiée  que  toutes  les  autres  
 baies  du  Bosphore,  et  que  celle  ,  entre  autres,  
 qui, au sud de la montagne de Mithridate, formait  
 un  second  port,  dont  il  ne  reste  aujourd’hui  
 qu’un lac  salé,  qu’une  plage  couverte  de  Pega-  
 num  harmala,  et  qu’une  large  barre  de  sable, 
 (1)  Strabon  ,  liv.  V I I , dit  :  «  La ville de Panticapée  est  
 une  colline habitée tont autour dans  une circonférence  de  
 ao  stades.  Cette  ville possède  à  l’est  un  port  et  une rade  
 avec  des  arsepaqx  de marine  (vsapia,  où  l’on  conservait  
 les vaisseaux à sec avec leurs agrès ) pour tren te  vaisseaux.  
 Elle  est  défendue  par  une  acropolis  fondée  par  les  
 Mile'siens. » On voit qu’il fait la distinction du port fortifié  
 et de  la rade ouverte. 
 que  la mer  envahit dans  ses  tourmentes, refoulant  
 ses ondes par-dessus jusque dans le lac. L’on  
 peut  donc dire que dans  l’antiquité  la montagne  
 de  Panticapée  était  baignée  de  trois  côtés  par  
 la mer. 
 Telles  étaient  l’acropolis  et  la  ville  fortifiée  
 du  temps des  colons  milésieris,  des  rois  Leueo-  
 nides  et  des  successeurs  de  Mithridate.  Le  
 principal  faubourg  s’étendait  depuis  le  môle,  
 le  long  de  la  mer  ,  au  pied  de  la  montagne,  
 jusqu’au  port  du  sud. 
 Au  milieu  des  immenses  tas  de  débris  qui  
 couvrent  l’enceinte  antique  de  la  ville,  l’on  
 voit  encore  les  traces  des  principales  rues  qui  
 aboutissaient  aux  principales portes  de  la  ville.  
 Il  serait  impossible  de  distinguer  au milieu  des  
 décombres  ,  un  seul  indice  un  peu  complet  
 d’un  bâtiment.  Des  fouilles  largement  entre-  
 prises  pourront  seules  permettre  de  retrouver  
 les  palais de  Panticapée. 
 Parmi les rues,  l’une des plus reconnaissables  
 est celle qui menait du port à l’acropolis ou elle  
 aboutissait  à  la  porte  principale  et,  je  crois,  
 unique  delà forteresse. 
 4  En  examinant  attentivement  la  place  qu’elle  
 occupait  et  qui  ne prenait qu’une face de 45 pas  
 de  long  du  polygone  irrégulier,  il m’est  venu  
 dans  l’idée  que  les  médailles  de  T.  J.  Reskou-  
 poris  qui  représentent  une  porte  de  ville  en