tourne par la steppe avant d atteindre Karassou-
bazar.
Ce trajet n’a d’intéressant que la roche A k -
kaïa, qui s élève à droite de la grande roule à
4 verst de Karassoubazar. Delà route, en voyant
cette muraille régulière de craie, élevée de 4 à
5oo pieds au milieu des collines légèrement couvertes
de verdure, on dirait une grande forteresse
avec ses vastes remparts : elle présente une
de ses faces à l’ouest et l’autre au sud. La base
du rocher visible sur une longueur de 3 à 4 verst,
consiste en craie d’un blanc grisâtre, dont les
couches conservent sur cette longue distance
une parfaite horizontalité. Les pétrifications
nombreuses qu’on y trouve appartiennent toutes
à l’étage de la craie blanche de Meudon : ce sont
\ Inoccrcinïiis Cuvicni, le BcilemTiitGs imucvonci-
tus, la Gryphoea vesicularis, la Scyphia Oeyn-
hausu, la Scyphici Scickn, etc. Au-dessus
de la craie repose, dans une disposition parfaitement
concordante, un banc horizontal dé calcaire
compacte à nummulites de 3o à 4o pieds
d’épaisseur, qui finit par marquer complètement
la craie.
Je suivis un sentier qui mene sur le sommet
de la plate-forme ; au pied du rocher on extrait
dans des puits le K é fê -k ill, ou savon de Kafa,
d’une couche de schiste savonneux qui appartient
à l’étage du grès vert. Avant d’arriver au
sommet, je m’arrêtai à visiter plusieurs grandes
cryptes, les premières un peu considérables
qu’on trouve du côté de l’est de la presqu’île
Criméenne. Elles ont de i 5 à 20 pieds de haut,
suivant qu’on les mesure à l’entrée ou dans le
fond ; leur profondeur est d’une quarantaine de
pieds, et 1 une a le double en largeur. On les a
taillées dans la partie supérieure de la craie de
manière que le calcaire à nummulites, qui est
beaucoup plus compacte, tient lieu de plafond.
Deux de ces grottes sont accolées l’une contre
Fautre, n’étant séparées que par un mur en craie
de deux pieds d’épaisseur, dans lequel on a percé
une porte de communication.Toutes ces cryptes
qui ne présentent aucune disposition intérieure
remarquable ou particulière, servent aujourd’hui
de retraite aux brebis, et elles sont encombrées
d’une couche épaisse de fumier, que l’on
exploite pour le chauffage comme une mine de
charbon de terre (î).
La vue que 1 on a de Fintene.ur de la seconde
(i ) L’on trouve encore des cryptes plus ou moins bien
conservées, avec des traces de travaux faits de main
d’homme , dans les rochers qui sont au sud de la route de
Théodosie et du village de Mélek, traversé par un ruisseau
qui arrose les plus belles prairies de la Crimée : on dit
qu elles rapportent jusqu’à 3o,ooo koppes de foin par an
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