fond de la vallée consiste plus loin en un grès
plus ou moins tendre, et en schiste qui s’appuie
sur les marbres rouges du pied du Tchatyrdagh.
Ces dépôts récents sont peut-être crayeux ,
comme le feraient croire une ammonite que j’ai
trouvée près de Biouk-Tavele. Ce terrain mérite
d’être étudié et distingué des alluvions du Sal-
ghir. Cette route en fait d’antiquités n’a qu"'Esjii-
Saraï, construction énigmatique, entourée d’un
haut mur en parallélogramme, crénelé, et dont
les Tatares ont fait un palais inachevé pour un
de leurs khans,
Mais je préfère remonter la vallée du petit
Salghir, et passant par Mamalc , au contact des
poudingues et des porphyres, je m’avance vers
une paroi qui ferme à l’est comme une muraille,
les vallées des deux Salghirs et s’étend de Djama-
tai jusqu’à Yénisala où elle rejoint la chaîne
principale et s’appuie sur les poudingues rouges,
C’est cette muraille qui m’a paru fermer de Ce
côté le cratère annulaire que j ’ai cité plus haut ;
dans sa longueur de 20 verst, elle est lézardée
par un nombre considérable de fentes qui pénètrent
dans le centre des massifs et se terminent
comme des impasses ; ce sont autant de petits
vallons étroits causés par des déchirements, et
dont plusieurs recèlent des villages : en y pénétrant
l'on peut y étudier avec facilité presque
toute l’épaisseur de l’étage jurassique, et c’est
avec admiration et reconnaissance que l’on s’abandonne
à des recherches que la nature semble
prendre plaisir à vous faciliter.
J’ai donné, Ve série, pl. 12, fig. 1 , une coupe
de ces terrains entre Djamataï et Térénaïr; la
hauteur totale de ceux que j’ai étudiés est de 85
à 90 pieds, l’inclinaison des couches touche à
l’horizontalité, elle n’est marquée que vers l’E.
où elle est de quelques degrés.
Entre deux bancs d’oolithe miliaire, compacte,
caractérisée par des nérinées, s’étend une
couche de terre schisteuse noire ou bleuâtre,
renfermant aussi de petites nérinees qui tombent
en poussière quand on les touche. Ce schiste
renferme des fragments de lignites que le possesseur
de Térénaïr, M. Kortchan, a fait passer
pour de la houille. Il m’avait prié de visiter ce
gisement, espérant que je le confirmerais dans
sa découverte, à la suite de laquelle il s’etait empresse
d’entrer en marché de livraison avec le
gouvernement pour la flotte de Sevastopol. Mais
je fus bien fâché de ne pouvoir, ni pour or ni
pour prière, souscrire le document qu’il exigeait
de moi. Il ne se rebuta pas, et trois jans plus
tard, il voulut obtenir de M. de Verneuil ce que
je lui avais refusé. M. de Verneuil ne fit que rire
de seà prétentions (1).
s , su r la C r im é e