rappelle la foule des peuples qui ont erré sur ces
plaines, à commencer par les Méotes Non
que le pays soit laid ou stérile par lui-même,
Dieu me garde d’en médire; je souhaiterais à
plusieurs capitales célèbres un sol aussi riche, et
même des accidents pareils à ceux qui marquent
quelques cours de ruisseaux et de rivières.
La terre noire, vrai humus, recouvre en bonne
partie l’ancien bas-fond qui liait la Mer Noire à
la mer Caspienne, et une végétation des plus vigoureuses
en céréales et en graminées récompense
les cultivateurs.
Mais quand on pense que ce n’est que depuis la
fin du siècle dernier que des laboureurs ont
remplacé les tribus nomades des Nogais, on ne
peut s’attendre à y trouver la féerie des travaux
de l’homme qui sème les villes, les palais, les
châteaux, les parcs, en un mot, tout le luxe de
la civilisation sur un sol prêt à les recevoir.....
Les stanitses des Cosaques et deux villes naissantes,
sont les seules ébauches de cet avenir
que je souhaite à ce pays D’ailleurs qui oserait
se complaire nonchalamment dans le luxe
de la paix sur la frontière des Teherkesses, sur
une terre sans cesse menacée par eux et où
la nécessité fait de tous les habitants des soldats.
Les monuments sont sur la rive gauche du
Kouban, sur les flancs des contreforts du Caucase,
à l’entrée des hautes vallées (1); là se
trouvait l’antique ¿4sia que j ’ai décrite, et spé-
(1) Les archéologues se sonfebeaucoup occupés d’une
découverte de De la Motraye, dans son voyage en Circassie
en 1712. Il rapporte qtt’ii alla visiter les ruines d’une ancienne
ville, qu’il nomme Eski-Schéher (vieille ville), et il
a publié les dessins de plusieurs antiquités qu’il a découvertes
au milieu des ruines. Il parle surtoüt d’un temple
où une inscription lui révéla les mots ©E...AFATOP...
MA©. . AP t > I , ce qui indiquerait un culte voué à Vénus
Apaturiade jusque dans les vallons du Caucase. Mais où
sont ce temple et cette ville? Personne n’a pu arriver
à quelque certitude , la narration du voyageur étant
très-incomplète. Cependant je n’ai pas cru la chose impossible
, et voici comment j’interprète le narré de cette
course. Parti de Temrouk, le 26 décembre, pour arriver
au dernier village stable , il met 24 h.
11 trouve le premier keddi ou camp nogai,
après une marche de 24 h.
Le keddi de son guide, après un marche de 10 h.
Le 3o décembre, il fait 12 h.
Il traverse sur la glace le Kouban ou Boy ouk-Sou
(la grande eau) le 1er janvier 1712, après une marche
de i5 h.
Sur la rive gauche du Kouban, il arrive au dernier
keddi nogai après i5 h.
Il repart le 3 janvier à 9 h. du matin , et arrive
le soir au premier keddi des Nogais des montagnes,
très-différents des vrais Nogais. Ils ne parlent pas
le tatare ; ils sont moins hospitaliers, et la recommandation
du souverain de la Crimée ne les huma-
A réporter. * 00 li.