leur puissance sur le Bosphore avant l’arrivée
des Scythes : peut-être même avaient-ils déjà
creusé le rempart d’Akkos pour se fermer sur la
côte d’Europe, comme ils l’avaient fait sur la
côte asiatique du Bosphore : les Panticapéens
ne firent que renouveler le rempart des Kimmé-
riens, qui fut longtemps leur frontière. Pallas
qui l’a mesuré, a trouvé qu’il avait 80 pieds
d’épaisseur par la base, et que le fossé avait
4o pieds de large (1).
La montagne d’Opouk était une forteresse
naturelle , le rocher était à pic tout autour,
excepté vers le N. E. où l’on a construit une
muraille.
L’extrémité S. E. du rocher avait été réservée
pour l’acropolis ; un mur de 200 pas de long
et de 9 pieds d’épaisseur coupait cette partie du
plateau qui formait une bande de 60 à 70 pas
de large. Cette muraille épaisse était construite
en gros quartiers de roc calcaire tiré des flancs
de la montagne où les carrières sont encore
ouvertes , et où des blocs , à demi-détachés,
attendent en vain depuis deux mille ans la main
qui doit terminer ce travail.
Le coin de la grande muraille aboutissait au
qu’ils creusèrent le rempart, mais que ce fut leur frontière
depuis l’événement qu’il raconte.
(î) Pallas, Voyage, etc. t. II, p. 294.
N. E. à une construction des plus solides. Les
murs qui formaient un carré de 5o pieds de
long, sur 45 de large, n’avaient pas moins de
12 a i 3 pieds d’épaisseur ; ils étaient construits
comme la longue muraille, et rappellent les
formes cyclopiques de la Grèce et du tombeau
du Mont d’Or. Un fossé taillé dans le roc vif
séparait ce bâtiment de la ville extérieure :
l’entrée s’ouvrait sur l’acropolis; un mur la
coupait en deux. Je ne puis dire quelle était la
destination d’une pareille construction.
Le reste de l’intérieur de l’acropolis est rempli
de ruines, de creux, et quelques couches du
rocher faisant retrait sur la muraille à pic, on
y avait taillé une suite de grottes informes qui
servaient d’habitations.
Devant l’une des plus grandes, tout au bord
du précipice, on a donné à un bloc isolé la
forme d’un piédestal, comme pour y placer la
statue d’une divinité : on voit les deux trous
qui servaient à l’assujettir. Les abords du
piédestal étaient aplanis comme une plateforme
à laquelle on montait par trois degrés.
Un puits carré taillé dans le roc fournissait
l’eau à l’acropolis ; il est presque comblé aujourd’hui.
J’ai trouvé parmi les ruines des pointes
d’amphores et une poterie semblable à celle de
Ker tche.