faces et les angles, sont des indices certains d’un
affaissement. Près du sommet, on voit, soit une
petite niche , soit une espèce de fausse lucarne.
Ce monument est assez bien conservé, de même
que ses petits propylées, ornés de figures égyptiennes.
J ai dessiné cette pyramide à vue d’oiseau,
avec élévation, coupe et détail {voy. pl. XLIII,
vol. 1 ) : son axe fait avec le nord magnétique
un angle de 64 degrés vers l’ouest. Elle peut
donner une idée assez précise ^lu plan que les
anciens s’étaient proposé de suivre dans la confection
de ces édifices ; ainsi, l’on reconnaît
qu’une pyramide, pour être achevée, devait
avoir ses faces planes et lisses, et les bordures de
ses angles arrondies. Près d’un quart du sommet
de celle dont il est question avait été ragréé ainsi :
on avait abattu en mourant les saillies ou gradins
de chaque assise , pour obtenir des faces planes,
et taillé à angles obtus les paremens d’enco-
gnure. Ce travail devait être continué jusqu’à la
base ; le même ragrément avait reçu un commencement
d’exécution sur la plupart des pyramides
de ce groupe; puis on s’était arrêté là : et l’on avait
aussi bien fait, car la moindre irrégularité dans
la pose des pierres devenait aussitôt sensible sur
ces surfaces planes, vice auquel le peu de volume
des pierres employées ne permettait pas de remédier
complètement sans nuire à ïa solidité de
l’édifice. Ces pyramides, ainsi que leurs sanctuaires
et pylônes, reposent sur un socle ou
soubassement formé d’une ou plusieurs assises,
suivant le niveau du sol (même planche, fig. 7
et 8 ). Je ne fus pas peu surpris, en entrant
dans le sanctuaire de celle-ci, dont les parois
étaient couvertes de sculptures, d’en voir le plafond
cintré en voussoirs {voy. pl. LXIQ, vol. 1,
fig. 11 et 12). J ’examinai avec attention si cette
voûte ne proviendrait pas de quelque restauration
postérieure ; mais une bordure de serpens, servant
de cadre à des sculptures égyptiennes, et bien
évidemment de la même époque qu’elles, bordure
qui régnait au-dessus de la naissance de l’arc;
enfin l’état uniforme de vétusté des matériaux,
me convainquirent que toutes les parties de ce
bâtiment avaient été simultanément construites*.
* Ce fut dans la grande oasis que je trouvai les premières
voûtes égyptiennes en pierres taillées en voussoirs. On sait que le
faite d’aùcun temple d’Égypte ni de Nubie n’a reçu cette forme
d’architecture : mais on aurait eu tort, comme on voit, d’en conclure
que les anciens Égyptiens ignoraient l’art de construire des
voûtes cintrées. Les tombeaux en briques crues, de Thèbes,
offrent de nombreux exemples de ce genre de i construction. Cependant
je n’affirmerais pas que cet art remonte aux premières
périodes de ia civilisation égyptienne.