plus précieux du pays; ce sont les diverses tribus
d Arabes qui en possèdent ie plus : ils les élèvent
dans les bois éloignés du fleuve ; ils sont noirs
et résistent peu aux fatigues: les chevaux, les
ânes, y sont en petit nombre; il y a des boeufs,
beaucoup de bisons, des chèvrçs, des moutons,
des cochons de petite espèce et noirs qui leur
viennent du Sa’ydeh, des chats, des chiens : ces
derniers sont roux comme ceux d’Egypte, mais
plus élancés et mieux dessinés ; ils sont très-sujets
à contracter la rage. Les bestiaux, comme les
hommes, étant exposés aux influences délétères
qui -vicient l’air lors : de la saison des pluies, ne
peuvent vivre très-long-temps, malgré la précaution
que Ton a de les conduire alors sur des
terrains sablonneux, à quelque distance du foyer
de la corruption.
Parmi les animaux sauvages, on compte
l’éléphant, la giraffe, la gazelle, le rhinocéros,
le lion, la hyène, le bagare ou boeuf sauyage,
le loup, le chat musqué, la chèvre mambrine,
l’onagre, et divers quadrupèdes de moindre
importance; trois ou quatre espèces de singes;
des autruches. Les serpens y sont nombreux et
variés; on en remarque qui ont dix à douze
pieds de longueur. L’hippopotame et le crocodile
dominent au milieu des autres habitans
du fleuve.
On remarque une grande diversité de nuances
dans le teint et la couleur des habitans du
royaume et des contrées limitrophes vers le sud.
Le mélange du sang des nègres, des étrangers
venus du Soudan, des Arabes nomades et des
Ethiopiens, avec celui des indigènes proprement
dits, a produit par suite de temps six classes
tellement distinctes, qu’il n’est aucun individu
qui ne sache reconnaître à laquelle il
appartient. Voici comment on désigne dans
le pays ces six races d’hommes dont se compose
la population : 1.° El-Asfar. Ce sont les
moins colorés; ils appartiennent aux tribus d’Arabes
nomades ; ils ont les cheveux plats : cette
race croise rarement avec les autres ; les moeurs
et les usages qui lui sont propres s’opposent à
une altération sensible de sa physionomie primitive.
Ces Arabes sont originaires du Hedjas ; et il
est facile de le reconnaître, non-seulement aux
traits de leur visage, mais à la pureté avec laquelle
ils parlent encore la langue arabe. 2.° El-Ahmar
[ les rouges ]. Ceux-ci ont le teint roux, les
cheveux rougeâtres et crépus , les yeux rougeâtres
aussi : cette race tient peut-être des origi-
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