plus zélées de la famille s’y roulent par terre,
se couvrent les cheveux de poussière et de cendres,
et s accrochent les deux mains au-dessus
de la tête en signe de désespoir. C’est ainsi qu’on
voit, dans un grand nombre des peintures qui
décorent les ■ tombeaux d’Égypte, des femmes
donner des témoignages extérieurs de leur affliction.
On lave le mort avec du sàvon neuf,
et on lui rend les derniers devoirs suivant le
rite des musulmans.
Comme dans les provinces du nord, ils couchent
sur des engarebs recouverts d’une peau
de mouton bien graissée ou d’unë natte, et
se couvrent de leurs vêtemens ; ils ont aussi
l’usage du support demi- circulaire en bois qùi
tient lieu d’oreiller. Ils ont, pour s’asseoir, de
petits tabourets ; chaque maison en a toujours
un certain nombre. Tous ces meubles ont conservé
la forme qu’avaient ceux des anciens
{voyez les fig. 3 , 5 , 2 , pl. LVH). Les figures
dessinées au simple trait représentent ces derniers
pour comparaison.
Les femmes, plus que les hommes, ont l’habitude
de fumer : leur pipe est en terre, avec
un tuyau en bois long de trois pieds environ ;
les uns et les autres ont adopté, depuis quelque
temps seulement, m’a-t-on dit, l’usage
du bouga : c’est de l’eau saturée d’une forte dose
de tabac, qu’ils gardent plus ou moins longtemps
dans la bouche.
Les femmes, comme chez tous les musulmans,
montrent beaucoup de soumission et une déférence
servile envers leurs maris. Lorsqu’elles
rencontrent un cheykh, le qâdy, ou toute
autre personne revêtue de fonctions publiques,
elles doivent quitter leurs sandales et les prendre
à la main pour passer pieds nus devant lui ;
elles en fdht autant pour entrer chez eux, quoique
ce ne soit que pour marcher sur la terre.
Les Turcs exigeaient avec arrogance qu’on leur
offrît scrupuleusement ces témoignages de respect,
Un Européen ne saurait voir, sans être
ému de pitié, ces intéressantes -compagnes de
l’Iiomme réduites à un tel état d’abjection. Lorsqu’il
venait des femmes chez moi, c’était avec
beaucoup de peiné que je parvenais à les empêcher
de quitter leurs sandales ; elles se montraient
confuses d’une politesse qui leur paraissait
étrange.
Le contraste de mes procédés avec ceux du
reste de leurs hôtes finit par me constituer le
protecteur de toutes les familles de mon