» m épargneront le regret de verser des flots
» de sang. » Une escorte conduisit ces prisonniers
à quelque distance du camp, et les
laissa ÜbresPBur ces entrefaites, Ismâyl reçut
- un renfort de deux cents cavaliers, de l’infanterie
et deux pièces de canon. II envoya de nouveaux
parlementaires aux Chaykyés f toutes les
exhortations des ulmas ne produisirent aucun
effet. A. quelques lieues du camp, les Chaykyés
s étant rallies, passèrent le fleuve à la nage, sur
des pièces de hois ou sur leurs chevaux. Ils
allèrent se réunir, dans les forteresses des
tnéliks Chaouss et Zibert, à celles de leurs
troupes qui composaient leurs dernières ressources.
Le pacha, de son côté, fit débarquer
son armée sur l’autre rive. Les Turcs, animés
par leurs premiers succès , marchaient avec f assurance
que donne la certitude de vaincre. L’ennemi
s’était approché du mont Dager, où est
un château fort, élevé en partie sur d’anciennes
constructions. L’infanterie égyptienne s’avance
de pieddèrme, masquant l’artillerie : arrivée à
demi-portée du canon, elle s’ouvre, et les deux
pièces vomissent la mitraille sur cette multitude ;
deux décharges suffisent pour en coucher par
terre un grand nombre; les autres se précipitent
pêle-méle dans le château, et font encore un
simulacre de résistance. * Enfin, un boulet qui
tombe au milieu d’eux' jette l’épouvante dans
leurs ames; iis reconnaissent que Dieu est
contre eux, et que des efforts prolongés seraient
désormais superflus. Cependant la cavalerie
parvint encore cette fois à s’esquiver, et fut
poursuivie toute la nuit sans quon parvînt à
l’atteindre.
Ce second combat porta le dernier coup aux
Chaykyés, et leur interdit toute résistance ultérieure.
Les Turcs, suivant leur usage, coupèrent
encore beaucoup d’oreilles ; dans leur rage,
ils égorgeaient jusqu’aux animaux de labour.
Quelque atroce que fût la conduite de la soldatesque
turque, celle des prétendus médecins
ou pharmaciens du pacha ne le cédait en rien.
Un de ces monstres s’était emparé d’une jeune
fille en bas âge, dans l’intention de la traîner
en esclavage i aux cris d’effroi de cet enfant ,
la mère accourt; une lutte s’établit entre cette
femme et le Grec, qui, effrayé des cris perçans
qu’elle jette pour appeler du secours, lui abandonne
sa fille, mais, avant de fuir, la poignarde
dans les bras de sa mère. Un autre frappa d’un
couteau une jeune femme qui refusait d’assouvir