l’autre; puis, en les* comparant, je crus trouver
en effet que I eau du fleuve Blanc est un peu
laiteuse, comme je m’en suis assuré plus tard.
Le fleuve Bleu, dans les régions du sud, eoulant
en général sur un fond de roche, doit à sa limpidité
son nom de Bleu ; le fleuve Blanc, au
contraire, roule probablement ses eaux dans
un lit argileux *. > V
Tout le pays est plat et inculte, sur-tout sur
les rives du fleuve Blanc. A une demi-lieue dans
le sud de la pointe de Râs el-Gartoum, nous
vîmes, près du fleuve Bleu* les premières habitations
du Sennar. A la vue de l’armée, les
habitans prirent la fuite. Les ambassadeurs que
le pacha avait envoyés pour demander la soumission
de ceux qui tenaient les rênes du gouvernement,
revinrent, péu satisfaits, apprendre
au pacha qu une forte armée se réunissait dans
la capitale, où il y avait plusieurs pièces de canon;
que les méliks leur avaient répondu qu’ils
attendaient à voir 1 armée du pacha, pour se
décider sur ce qu’ils auraient à faire.
Les premiers jours de notre arrivée ic i, lé
* Tavais conservé de l’eau de ces deux fleuves, pour les soumettre
à I analyse ; mais je les perdis avec d’autres vases contenant
dés reptile*, qui furent brisés pàr là chute de mes chameaux.
temps constamment nébuleux contraria beaucoup
mes observations. Le 29 et lé 3 0 , il fit
beau , et je püs, avec M. Letorzec, prendre le
passage au méridien de plusieurs étoiles de la
grande ourse, pour fixer la latitude de l’embouchure
du fleuve Blanc, qui, d’après le résultat
de six observations, fut trouvée être par 15° 37'
1 0 '. La latitude indiquée sur la carte de Bruce
porte cette embouchure à 1 0 ' environ plus au
nord; mais ce voyageur n’avait pas observé sur
le lieu. On m’avait dit à Halfây que , sur la
partie droite du fleuve Bleu, à une journée environ
de son embouchure, il y avait un lieu
appelé Sobah, couvert de ruines considérables.
Le désir de les visiter m’obligea de me séparer
pour quelques jours de l’armée; le pacha voulut
bien mettre une barquè à ma disposition pour
favoriser mes recherches. Afin de ne point
perdre de vue la direction de la route que tenait
l’armée, M. Letorzec devait la suivre par
terre, avec mes dromadaires et mes bagages.
Le 1 .er juin, f armée partit à quatre heures du
matin; de mon côté, je m’embarquai à Râs el-
Gartoum sur le fleuve Bleu, et au jour nous
mîmes à la voile. Après avoir fait un quart de
lieue, nous vîmes Meryok, premier village sur