fugitif, et guette le moment où ii pourra le
frapper à l’impro viste.
Le Mahkameh e s t, comme au Caire, le lieu
où les qâdys jugent tous les diiférens. Le vol et
les simples délits sont imposés à des amendes;
on ne frappe jamais les délinquans. Le mélik
doit contraindre de se rendre au Mahkameh
quiconque sy refuserait.
Le divorce est une institution en vigueur
chez les Barbars. Toutefois, si un homme,
après avoir répudié sa femme et s’être marié
avec une autre, s’en repent et témoigne le désir
de reprendre sa première femme , il le peut ,
pourvu que celle-ci y consente ; un délai de
quelques jours est réservé pour procéder aux
formalités du second divorce : mais durant cet
intervalle, la coutume autorise l’épouse rentrée
en faveur, à se choisir, par forme de représailles,
un mari provisoire, avec lequel elle habite jusqu’au
jour indiqué pour sa réunion avec celui
qui l’avait délaissée. II n’est point rare de voir
des femmes, dans cette position , user, dans l’intérêt
de leur sexe, de la prérogative que la loi
leur accorde. Bien plus, si le mari par intérim
paraît à uñe femme mériter la préférence sur
l’homme dont elle a déjà éprouvé l'humeur
inconstante , libre à elle d’opter ; et de deux
compagnes, l’époux volage se trouve n’en avoir
aucune.
L’occupation principale des femmes consiste
à faire la farine pour le pain et la méryse. L usage
du moulin étant inconnu, c’est par un procédé
long et pénible qu’elles parviennent à réduire
le grain en farine. Dans les maisons aisées, des
esclaves sont constamment occupées à ce travail.
L’appareil consiste en une pierre de nature
quartzeuse, de forme rectangulaire , ayant
60 centimètres sur 30 de large, cintrée dans ïe
sens de sa longueur; elle est fixée sur un socle
en maçonnerie haut de 15 centimètres. La personne
qui manipule se place devant cette pierre,
à genoux, tenant à deux mains une forte molette
aussi en pierre, qu’elle promène en écrasant
le grain : un vase adapté au socle reçoit la
farine ( voy. les pl. I et V , vol 1 ). Dans les
pays au-dessus de l’Egypte, on n’a plus l’usage
des fours ; on fait cuire la farine de dourah sur
des docks * en terre , où la pâte est étendue en
galettes plus ou moins plates.
La méryse est une espèce de bière qu’on
* Ustensile à-peu-près pareil aux galetières de la Bretagne.
Leur pain ressemble aussi aux galettes du même pays.
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