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 trois  quarts.  Les  barques  arrivaient  en  même  
 temps.  L’armée  campa  sur  le  bord  de  ce  
 dernier fleuve, en un heu nommé Omdourmân,  
 et  à proximité  d’un bois  de  grands acacias portant  
 de  grosses  gousses  et  une  fleur  blanche.  
 La vue s’étendait  au  sud et  au  sud-ouest sur un  
 pays plat. Ici commence îè royaume de Sennâr;  
 le  fleuve  Blanc,  à  l’ouest,  en  est  la  limite ;  à  
 l’e s t,  continue  la  province  dé  Lodagüib  ou  
 Halfây  jusqu’au  Dénder.  On  m’apprit  qu’il  y  
 avait,  sur  l’île  de  Touti,  une  ruihe  chrétienne  
 que  je  pus  aller  visiter.  Le  fleuve  Blanc  est  
 étroit  vers  son  embouchure;  ses  rivés  peu  élevées  
 reçoivent  l'inondation  :  il  peut  avoir  cinq  
 à  six  cents  pas  de  largeur.  Dans  1 espace  des  
 dëux  premières lieues,  il  paraît Courir  süd  4o°  
 ouest,  corrigé  de  la  variation ;  ce  qui  décrit  
 une  ligné  droite  avec  le  Nil dans  la mêttié  dri  
 rection :  le  courant en  est bien plus  rapide que  
 celui du fleuve Bleu. Nos  guides me  dirent que  
 le  fleuve  Blanc  s’élargit  vers  le  sud ,  êt  que  
 cette  branche  est  reconnue  par  les  indigènes  
 pour être plus Considérable  et plus  étendue qüé  
 l’Azraq. Plus  ta rd, l’expédition  du  prince  ayant  
 poüsSé  jusqu’à Dinka,  je  pus  m’assurer  de  cè 
 fait;  telle  était  aussi  l’opinion  des  auteurs  anciens. 
  On peut donc regarder aujourd’hui comme  
 certain que les sources vues par Bruce-en Abyssinie  
 ,  et qu’il  a prises pour les sources  du N il,  
 sont,  en dernier  résultat,  celles du fleuve Bleu.  
 En  effet,  selon  les  renseignemens  nombreux  
 que  j’ai  obtenus  sur le  cours  du  fleuve Blanc,  
 tous d’accord avec certaines cartes des anciens et  
 même avëc celle de d’Anvilïe, il n est pas douteux  
 que  son cours  s’étend dans I ouest,  et  non  dans  
 l’est,  comme  Bruce  l’a  indiqué,  pour  donner  
 plus  de  vraisemblance, à  son  assertion  erronée.  
 Le vrai Nil est le  fleuve  Blanc ,  dont le  cours,  
 très-étendü,  prend,  suivant  toute  probabilité,  
 son  origine  dans  les montagnes  de  la Lune. 
 Ici, rebutés par les marches forcées  et par les  
 mauvais  traitemens  des  soldats ,  beaucoup  de  
 domestiques désertèrent; les nègres sur-tout, qui  
 se  rapprochaient de leur pays,  le  Rourdofan  et  
 Djébel-Noubâ.  Pour  mon  propre  compte,  je  
 perdis  ipi  noir que  j’avais  acheté à Barbar  pour  
 le  prix modique  de  75  francs ;  entraîné par  ses  
 camarades,  il  déserta. 
 Le  28  mai,  au matin,  dès que le  pacha  eut  
 ordonné*  de  traverser  le  fleuve  BI,anc  pour  se  
 porter  sur  la  presqu’île  du  Sennar ,  ce  fleuve