sa brutalité. Cette malheureuse, couverte de
sang, s’échappe des mains de son bourreau et
pénètre dans je camp pour demander justice ;
mais elle est repoussée, et ce crime reste impuni.
A ïa suite du combat, des femmes effrayées ,
cherchant à se sauver du château, furent rencontrées
par des Bédouins : surpris de la beauté
de l’une d’entre elles, ilsr l’arrêtèrent ; c’était
la fille du mélik Zibert. Safîe, c’était son nom,
n’avait que seize ans sa figure , malgré sa
couleur rembrunie , était douce et agréable ;
rien n’égalait la beauté de ses traits et l’élégance
de ses formes ; elle ne portait pour vêtement
qu’une petite trousse en ceinture, garnie de coquilles
, symbole de sa virginité. Tant de charmes
étaient faits pour séduire des Arabes ; mais,
vaincus par l’appât de l’argent, ils décidèrent
de la conduire au prince. Safîe avait aux pieds
de longues sandales, dont le travail précieux
dénotait son rang élevé. Montés sur leurs chevaux
, et galans comme des Arabes, ils la firent
péniblement marcher devant eux. ( Voy. vol. 1,
pl. L. ) Ismâyl se montra ému en ïa voyant :
il la questionna sur sa naissance, et elle fondit
en larmes en prononçant le nom de son père.
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