méridiennes cTæ de Persée, dont la moyenne
place la position d’Yara par 11° 14' 47" de
latitude nord ; nous ne pûmes avoir de distances.
Ce village est à un quart de lieue dd
fleuve i sur un monticule élevé : ses habitations
circulaires, en paille , ne diffèrent point de
celles dont j’ai déjà parlé. Les trois quarts des
habitans avaient pris la fuite. Ils se disaient
tous musulmans ; mais il y avait parmi eux
. quelques idolâtres. Ici la largeur du Nil peut
être de quatre cents pas : il est obstrué par de
petits rochers que les basses eaux laissent à
découvert dans cette saison. Au sud ils forment
une petite cataracte dont j’ai pris une vue
{ voyez vol. I , pl. X , fîg. 1 ). Ce fleuve est
encore ici très-encaissé : les terres riveraines ,
trop élevées, ne sauraient être fertilisées par
ses débordemens ; leur irrigation est due aux
eaux de pluie. Impatient de rester si long-temps
ici, où je ne trouvais personne à questionner,
je témoignai au pacha le désir d’aller visiter le
village de Fazoql, où le mélik fait sa résidence :
il nie donna une escorte de cinq Chaykyés, de
la troupe du mélik Chaouss *.
Ce mélik s’était franchement dévoué à Ismâyl : aussi celui-ci
lui marquajt-il beaucoup de confiance ; il l’employait dans toutes
tes expéditions difficiles.
Le 5 janvier, à sept heures et demie du
matin, on se dirigea au nord-ouest : à un quart
de lieue, nous passâmes par le grand village
d’Adâssi ; à trois quarts de lieue plus loin, nous
fîmes halte à celui de Tourmoga. Ayant appris
que le mélik Hassan s’y trpuvait, je lui fis dire
qu’un effendy du pacha desirait de se rendre près
de lui. J ’entrai dans une cabane ordinaire, où
je trouvai le mélik assis à l’orientale par terre
sur une natte. C’était un bel homme, jeu n e,
et d’une figure agréable; il était de race foungi,
et avait le costume des méliks du Sennâr. Je
remarquai avec surprise qu’il portait pour chaussure
des sandales terminées en pointe recourbée
comme nos patins, et tout-à-fait semblables à
celles qui sont représentées dans les peintures
des tombeaux des rois à Thèbes {voy. pl. L VII,
fîg. 21, et la figure à côté, tirée des monumens
anciens). Iitenaitsur ses genoux son sabre, dans
lequel semblait consister toute sa magnificence;
la garniture et la poignée étaient d’argent : ses
doigts étaient garnis de plusieurs grosses bagues
d’argent ; il portait au cou des sachets en cuir
renfermant quelques versets du Coran. II avait
des manières affables: il me dit qu’il allait voir
le pacha, mais qu’il serait de retour le soir à