fleuve, nommée aussi Guertot, est déserte. A
2 heures et demie, nous arrivâmes à Tetti ou
Teyt, où sont les ruines d’un couvent copte
bâti en briques cuites, des restes d’habitations et
beaucoup d’acacias. Nous dépassâmes ensuite
Kamné, Noubi-Neda, et les îles Kalafât et Bord.
De vastes plaines désertes se déployaient toujours
dans l’ouest. Après sept heures et demie
de marche, nous campâmes à Ourbi , où il existe
quelques habitations en terre. Tout le pays que
nous parcourûmes ce jour-Ià est pauvre ; peu de
terres cultivées bordent le fleuve ; la rive opposée
est aride et déserte. Nous nous tenions toujours
, lors de nos haltes, à quelque distance de
la caravane, pour ne pas être tourmentés par le
bruit et les importunités de nos compagnons de
voyage, qui ne se lassaient jamais de mendier.
Cependant je voulus bien me montrer généreux
envers le habir;. je lui donnai une boîte d’allumettes
oxigénées et une petite bouteille d’acide
suïfurique. L’essai que j’en fis d’abord à ses yeux
le ravit en admiration : il me savait comment
exprimer sa joie; car il n’hésitait point à se flatter
que lé sultan de Kourdofan lui donnerait volontiers
une jolie négresse en échange d’un objet
si merveilleux. Bientôt la renommée de ma
munificence et des prodiges du briquet magique
vola de bouche en bouche parmi les gens de la
caravane ; e t , le 29, à huit heures, à peine avais-
je paru pour me joindre à eux et partir, que tous
les regards se portèrent sur moi avec une vive
curiosité : il n’était pas un seul de ces hommes
qui ne me tînt dès ce moment pour le plus madré
sorcier qu’il y eût au monde.
Nous cheminions sur une vaste plaine, à un
demi-quart de lieue du fleuve : nous découvrîmes
successivement les îles Sôri et d’Idayd. A
dix heures, nous étions en face du village de
Sôri. Les rives du Nil sont assez étendues dans
1 ouest, et à quelque distance s’élève le désert.
Nous dépassâmes Saâl ou Sallé et Kyhiar, qui
fait face à l’île d’Om-OuIouât. Ici le sol devient en
partie montueux, inégal ; par-tout le grès se
montre à la superficie. A onze heures nous débouchâmes
dans une vaste plaine déserte, couverte
de petits fragmens de quartz roulé, parmi
lesquels végètent quelques faibles acacias. Amidi,
nous aperçûmes Hellet el-Handak, village d’une
assez grande étendue, situé près du fleuve; on
y remarque un grand château ou forteresse, ouvrage
des Musulmans, et qui présente toujours
le même genre de construction que ceux dont