et à fapprët provisoire et indispensable pour
conserver divers oiseaux tués par nous le matin
et destinés à enrichir mes coilections.
Le 11, à trois heures du matin, l’armée leva
le camp. Au bout d’une heure, nous entrâmes
dans un bois de nebkas, voisin du fleuve : à six
heures et demie, nous traversâmes le village de
Seyrrou ; immédiatement après, on s’enfonça de
nouveau dans ïe bois. Là il devint plus touffu,
et les chameaux avaient peine à s’y faire jour
par des sentiers étroits et à peine distincts : à
chaque instant, il fallait avec la main écarter les
branches d’acacias et de nebkas dont les épines
menaçaient de nous déchirer la figure, et faisaient
à nos habits de fréquens outrages. Certes, j’ai
peine à croire que de temps immémorial les
pas de l’homme ni ceux des animaux domestiques
eussent jamais foulé avant nous le sol de ces
chemins ténébreux, tapissés en tout sens de
ronces et de rameaux armés de piquans aigus :
les bêtes sauvages seules avaient pu y chercher
un asile ; et sans doute c’étaient elles seules aussi
qui avaient frayé les passages où nous nous
trouvions engagés. On cotoyait en ce moment
le fleuve à un quart et à un demi- quart de
lieue : enfin, à 10 heures, nous arrivâmes sur
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