qui pourraient piquernotre curiosité. J ’avais déjà
1 ecueilli précédemment quelques notions, mais
vagues, sur les monumens que recèle cette montagne;
c étaient ceux que M. Wadington avait
voulu dérober à ma connaissance. Nous déter-
minâmps la position de Méraouy. par 18° 27' 50"
de latitude nord „ et 29° 46' 30" de longitude est.
Le 8, à sept heures , nous nous dirigeâmes à
travers les terres cultivées. En sortant du village,
nous vîmes une habitation du mélik Chaouss ; et
un peu plus au nord, celle du cheykh Kabâchy.
Près déjà, je vis sur le chemin un bloc de granit
noir, taillé en çarrélong, et bien dressé sur toutes
ses faces. Sur lune était une inscription en caractères
hiéroglyphiques, qui indiquait le voisinage
du mont Barkal, que nous avions devant
nous. Cette borne était destinée à marquer la limite
du territoire des Chaykyés. Quelques pans
de murailles, en pierres de taille, annonçaient
qu’il avait existé là d’anciennes constructions. Un
peu plus loin, nous passâmes par le village d’As-
soun, résidence du cheykh Aly. Ces chefs de
Chaykyés habitaient tous de grandes maisons
fortifiées et crénelées, de forme pyramidale, en
général bien construites en pierres de grès jointoyées
avec un ciment terreux, et susceptibles
de soutenir avec avantage les attaques des Arabes,
qui sont mal pourvus d’armes à feu. Après un
court trajet, nous trouvâmes Chibât, assemblage
d’un petit nombre d’habitations. Quelle fut
ma joie, lorsque je découvris des pyramides dans
le nord, et bientôt une grande étendue de ruines
au pied du mont Barkal ! Impatient d’arriver, je
pressais le pas de mon dromadaire. Enfin, nous
arrivâmes à huit heures. Nous n’étions plus qu’à
quelques heures de l’armée; mais voulant m’ar-
rëter ici, je laissai Kafîs EfFendy se rendre au
camp
Je m’avançai à pied au milieu de ces immenses
ruines : ici, s’offraient à mes regards les restes
d’un beau temple ; là, entassés confusément, des
débris de pylônes, de tenqples, de pyramides.
Qù diriger mes pas ? à quel objet donner la préférence?
J ’aurais voulu tout voir à-Ia-fois! Sur
1 autre rive, dans l’est, je découvrais encore les
sommets de plusieurs pyramides. Je parcourus
rapidement I antique enceinte de huit temples et
celle des pyramides; mais la journée se passa, et
je n avais pu prendre encore qu’une idée superficielle
de cette foule d’objets dont j’étais envi-
îonné, lorsque la nuit vint nous contraindre à
nous retirer. Dans un petit village situé près du