avec du miel, des bamyehs et du ïa it, et me
fit dire qu’il se proposait de me voir le lendemain
matin.
Le 6 au jour, j’allai trouver le mélik dans son
palais, qui consistait en quelques cabanes de
forme ronde plus ou moins grandes et entourées
de murs. Je le trouvai assis sur un petit siège ;
il m’en fit apporter un semblable, avec une pipe
et du café. Tout son conseil était devant nous : il
s’y trouvait des faqyrs dont il me vanta {’éminente
érudition. J ’obtins d’eux quelques renseignemens
sur le pays ; mais aucun ne connaissait seulement
le nom de Tombouktou ni le fleuve. Blanc;
personne du pays n’avait même songé à voyager
de Ce côté-là. Ce fleuve, à ce qu’il paraît, s’écarte
beaucoup dans l’ouest. Je priai le mélik de me
donner la liste de ses prédécesseurs, en remontant
à l’époque la plus éloignée qu’il serait possible.
Il me dit qu’aucun document écrit ne pouvait
constater cette chronologie; mais que la
tradition ne variait point sur cet article. En conséquence,
j’écrivis sous sa dictée la liste suivante:
MÉLIKS Dü FAZOQL, DEPUIS 215 ANS.
K e l a H r é g n a . . ......................... - 5 0 ans.
A m e m , -son f i ls ......................... 40 .
E p r y s , s o n f i l s . ................. ... 3 0 an s.
15.
Dja b ir I I , so n fils........................... 2 .
A z in q ü ir ...........» ............................ • 1 .
2 .
A m b a r y , so n f i l s . . . ; .............. 4 .
A tOurou , fils d e Dja b ir I I . . 3,
A p e r l a ................................................ 1 5 .
M atar , so n f i l s . ................. 1 6 .
M o n g o ü r a , so n f i l s . .............. .. 1 6 .
G o u l b o u s s , so n f ils .................... 1 .
i F u t tué par son frère
( Gambo.
G am b o , so n f r è r e ............... 2 .
j F u t tue' par Guhnbar, son
( successeur.
G u im b a r ................ .V .............. 5.
A m o u c h e t , so n f r è r e ................. 1 .
1 F u t tué par Adlân , de Sen*
{ nâr.
H assan , fils d e M atar,, , . i . . 1 2 .
1 F u t dépossédé par Ismâyl
j pacha, en,janvier 1822.
A n n é e s d e r è g n e . . . 2 1 5 .
Je ne pus rien apprendre sur l’histoire de ces
princes.
Je me montrai tout aussi généreux envers le
mélik Hassan que je Favais été jusque-là à l’égard
des autres personnages de son rang ; c’est-
à-dire que je lui donnai quelques allumettes
oxygénées et une petite fiole d’acide sulfurique.
II en fit lui-même l’essai à plusieurs reprises ,
et son étonnement était au comble ; ses courtisans
ne cessaient de s’écrier, Hallak! Je crois
que rien au monde n’eût pu lui faire autant de