gulièrement le cavalier et écraser les chevaux.
Malgré leur simplicité et même leur imperfection,
elles doivent êl re fort utiles à l’homme
qui en est couvert V
Le qâdy est choisi par le souverain entre les
cheykhs, qui sont les hommes réputés les plus
instruits. Ce magistrat juge sans appel toutes
les contestations : il a le pouvoir de faire emprisonner,
d’infliger la bastonnade, même de condamner
à mort, suivant la nature du délit. Le
coupable qui a encouru la peine capitale a la téte
tranchée : cependant, si c’est un meurtrier, on
laisse à la famille de sa -victime la liberté de lui
faire subir tel genre de mort qu’elle voudra. Si
un homme du peuple a tué un esclave y il est
quitte de tout en en payant la valeur à son maître
et moyennant une amende fixée par le qâdy.
Toutes les terres appartiennent au roi, qui
laisse aux cheykhs des villages le soin de les
distribuer à ses sujets, de veiller aux récoltes -,
et de faire rentrer les contributions, qui se pàient
suivant l’abondance des récoltes. Le g u ed a t,
qui correspond à 134 mètres 40 centimètres
carrés, rapporte jusqu’à dix rhâls, quelquefois
* Ces tissus en fer" leur sont apportés du Caire par les caravanes
, ainsi que leur sabré.
seulement la moitié : le rhâl est la charge d’un
chameau. Sur dix rhâls, il en appartient un au
souverain, qui lui est donné en nature , plus
dix abâts d’or [cinq francs] par rhâl. On n’a
pas besoin de géomètres pour évaluer l’étendue
superficielle d’un champ : presque toujours l’arpentage
s’en fait par le jet d’une pierre qu’un
homme chargé de cet emploi lance de toute sa
force. C’est ainsi qu’on procède au partage des
terres entre les colons. Au reste, il serait superflu
d’y regarder de trop près pour des terres
d’assez mince qualité, et qui en partie restent
en friche.
Des ministres et des agens du souverain sont
chargés de l’administration des terres, du règlement
des comptes avec les cheykhs, et de la
remise qui leur est due. Ils veillent à l’entretien
des chefs de troupe et à la tranquillité intérieure.
On peut croire que le roi de Sennâr, du
temps de sa splendeur, pouvait mettre de vingt
à vingt-cinq mille hommes sous les armes , dont
quatre à cinq mille de cavalerie, en partie nègres
et Foungis : les hommes de guerre habitent la
province de Bouroum, où le roi leur assigne
des terres pour leur subsistance. Dans les expéditions
qu’ils faisaient contre les nègres du
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