270 VOYAGE À MÉROÉ,
pure pertq toutes leurs pratiques superstitieuses.
On appelle annebyt les cors aux pieds ; el-
karo, les maux de jambes; kafâr, le Vomissement;
el'killouest, le point de côté; aramad,
les maux d’yeux ; zoukmah, le rhume de cer-
veaui
Pour extraire du sang, on se sert, comme en
Egypte, de ventouses de corne. Le rasoir est
l’unique instrument tranchant employé dans les
diverses opérations chirurgicales.
Tout le territoire de Serinâr abonde en
dourah; on en distingue vingt espèces : la première
qualité, nommée el-meynaou, a le grain
petit et la peau fine ; el-féteyryt est la plus
commune. On y recueille un peu d’orge, de
froment, de coton, du tabac pour la consommation,
des haricots; du sempsem ou sésame,
dont on retire de I’huilé , et une espèce de
suc visqueux avec lequel on frotte les chameaux
*. Les Arabes nomades vont à la recherche
de l’ivoire : les autres objets de leur
trafic sont la gomme, le tamarin, lê séné, les
plumes d’autruche, dés peaux d’hippopotame
travaillés, divers bois durs que leur apporte le
Nil et qu’ils ne savent pas apprécier, comme
* On n’y cfuîtivè point le- riz', comme le dit Bruce.
le gaïac, le bois de fer et l’ébène : la plus grande
partie de ces objets provient de la province du
Sà’ydeh et des pays environnans. Les arbres
les plus communs sont les acacias [ mimosa,
Linn.-] : il y en a de trois espèces différentes,
dont une, très-grande, ne croît point en Egypte.
Les naturels nomment el-kelyt, el-tâla, el-
hachab et el-kâfel, les arbres du tronc desquels
ils retirent le suc visqueux connu sous le
nom de gomme d’Arabie. Les nebkas et les
heglygs y sont abondans : il y a des palmiers
doums d’une grande espèce que l’on ne trouve
pas en Egypte, et une variété particulière aussi
de sycomore. Les citronniers, Xasclepias gigantea,
le balanites*, le baobab, le tamarinier,
et quelques autres arbres des régions du sud,
sjÿ trouvent encore, mais rarement. Parmi les
plantes légumineuses, on récolte des mélo-
khyehs, des bamyehs ou ketmies’, des ognons,
quelquespastèques, des concombres : les bamyehs
et les mélokhyehs croissent spontanément. On
ne recueille que les* fruits du nebka, du heglyg
et ceux du baohab en petite quantité : on mange
aussi les mauvais fruits du sycomore. Le chameau
est sans contredit l’animal domestique le
? Deliïïe ; Description de l’Egypte.