CHAPITRE XXXVI.
Entfeyue arec Ibrahym pacha. — Projet de voyage. — Seconde
, excursion à Djébel-Mouyï. — Entretien avec Ismâyl. — Force
de l'armée, — Dfe'partpour les pays du sud. — Incendie.—
Entrevue avec IsmâyL ■— Rapport sur les mines d’or. — Baobabs.
— Incendie.' — Arrivée à el-Qerebÿn.
L e 24 octobre, j’allai rendre une visite à
Ibrahym pacha, que je connaissais même avant
son départ pour la Mecque. II se rappella, dès
qu’il m’aperçut, que M. le chevalier Drovetty,
auquel il était très attaché, m’honorait de son
amitié ; il me témoigna sa satisfaction d’un méridien
à canon que je lui avais donné au Caire,
et qui l’amusait beaucoup en avertissant de
l’heure de la prière tous les gens de son palais
et des environs. Ensuite il me demanda comment
je me trouvais sous la protection de son
frère. Je lui répondis que je n’avais qu’à me
louer des attentious que ce prince avait eues
pour moi , et de l’obligéance avec laquelle il
m’avait donné des secours pour faciliter mes
découvertes. Cependant , reprit-H, vous avez
éprouvé des contrariétés. Cette remarque réveilla
mon ressentiment : je crus devoir lui tracer
le tableau des tracasseries et des entraves que
m’avait suscitées, dans le commencement de la
, campagne, la basse jalousie de quelques Grecs et
de quelques Italiens. J ’ajoutai que toute la vengeance
à laquelle j’aspirais était pleinement satisfaite,
puisque j’étais parvenu à démasquer ces
intrigans aux yeux de son-frère. Ibrahym finit
par m’engager à venir près de sa personne ; il
m’offrait de m’aider de sa bourse et de son appui.
Je m’excusai de ne pouvoir accepter une
faveur si flatteuse, sur ce qu’en abandonnant
la protection de son frère pour me mettre sous
la sienne, ce serait donner à celui-ci une marque
d’ingratitude dont je me sentais* incapable. L’un
et l’autre depuis me surent gré de cette délicatesse
bien naturelle. Ibrahym me questionna sur,
le Kourdofan et le Bournou. J ’avais eu deux
domestiques originaires, l’un du premier, l’autre
du second; ils m’avaient donné sur leur pays
natal des renseigneméns assez précis , et qui ne
faisaient qu’augmenter le désir que j’avais de
voir cette partie de l’Afrique.. -
Les-* fatigues et les privations influaient peu
sur moi; Ibrahym en avait;fait*la remarque : H
me voyait brûlant du désir d%n affronter de
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