sont bâties en torchis ; quelques-unes le sont en
petites pierres brutes extraites de la montagne.
Toutes sont basses, de forme pyramidale, et
couvertes de paiîïe. Hannek, avant sa ruine,
pouvait avoir environ deux mille ames de population.
L extrémité de cette suite de maisons est
nommée Magachi Non loin de là est un grand
édifice fortifié , solidement construit en pierres
froides , avec des créneaux pour la fusillade :
cette espèce* de citadelle devait être capable de
quelque résistance; c’était la demeure du mélik
Zibert, qui commandait depuis el-Fât jusqu’ici^
le pays, depuis cette résidence jusqu’à Méraoueh
ou Méraouy, obéissait au mélik Chaouss.
Nous rencontrâmes encore plusieurs villages
abandonnés, où l’armée turque avait laissé des
traces de son passage, par l’incendie et la destruction
; celui d’eï-Kourou occupe l’extrémité
des terres labourables. On voit , sur les confins
du désert,'beaucoup de puits creusés * pour la
plupart , dans le grès qui constitue la montagne
Ils sont carrés, et ont de quatre'à cinq mètres
d’ouverture : l’eau qu’ils Contiennent, élevée au
moyen des machines à balancier en usage dans
^’Egypte, sert à arroser les terres éloignées du
fleuve. A deux heures et demie , nous aperçûmes
el-Tel-Benâb, île grande et bien cultivée, près de
laquelle le Nil se dirige un moment vers le nord.
Ici les terres cultivées commencent à devenir
rares ; car les roches escarpées qui terminent le
désert ne laissent entre elles et le fleuve qu’un
intervalle d’environ quarante pas. A l’extrémité
septentrionale de ces roches, on trouve un
groupe d’habitations nommé Datteh. A trois
heures, nous traversâmes Kadjabeh, village aujourd’hui
désert, et en partie brûlé. L à , sur un
rocher qui domine le fleuve, est situé un château
fort dont les murs s’élèvent à plus de trente
pieds ; c’était une des résidences du mélik
Chaouss. Enfin, après une marche de sept
heures trois quarts, nous fîmes halte à Méraouy;
et ce ne fut pas sans surprise que je trouvai ici
un lieu de ce nom. Les maisons y sont éparses
et s’étendent entre le désert et les terres cultivées.
Ce village, regardé cependant comme un
chef-lieu de la province, est moins grand que
celui d’Hannek. Le nom de Méraouy avait fixé
mon attention ; je m’informai soigneusement sur
les lieux pour savoir s’il n’existait point d’antiquités
dans le voisinage. On m’apprit qu’à peu
de distance , sur notre route, nous trouverions
au mont Barkal, Bélète el-Koufar, des objets