rares dans ces régions, étaient épars non loin de
notre route. Des rochers de granit qui dominent
au-dessus dit fleuve et de petites îles couvertes
de verdure rendent cette partie du Nil remarquable,
et y forment même une cataracte que
1 on peut regarder comme la cinquième, en remontant
le fleuve, mais ia plus petite. •
Guerry est composé d’une suite de cabanes
eparses, habitées par des Arabes Hassânyehs
qui s occupent à là recherche du sel gemmé : ils
ïe font cristalliser en pains , et il devient une
branche de commerce assez productive avec
Chendy et le Sennâr. Nous avions marché sept
heures et demie; nous campâmes en face de
tAqahah de Guerry, qui est un passage pour
entrer au désert.
Le 21 mai, à trois heures et demie du soir,
on continua de süivre ïa vallée à très-petite distance
du fleuve. Nous traversâmes plusieurs villages
et de vastes etendues de terres cultivées.
Les Mohgrebins, suivant leur usage, s’écartèrent
pouf enlever des moutons, des poules, &c. Aux
cris d’alarme des habitans , ïe pacha envoya des
troupes pour contenir les maraudeurs; il les fit
châtier sévèrement ; plusieurs reçurent la bastonnade,
et l’on rendit aux propriétaires tous
ïes bestiaux, volés qui purent être découverts:
A onze heures, on vint camper sur ïe Nil,
près de Sehal el-Guimeab, village à un quart de
lieue du fleuve, en face d’Aoussi, île cultivée et
habitée. Nous avions marché sept heures et demie.
Depuis quelque^ jours, le mélik de la province
d’Halfây avait fait annoncer à Ismâyl qu’il
se rangeait sous son obéissance : il fut dès-ïors
fait défense, sous les peines les plus rigoureuses,
de faire le moindre tort aux habitans.
Le 2 2 , nous trouvâmes des termes ( arda des
Arabes ) comme ceux de Dongolah. A quatre
heures et demie , l’armée se mit en marche : une
heure et demie après f arrivé à un hameau dont je
demandai le nom, je fus bien surpris de ï’entendre
appeler Merreh. Une petite montagne de grès au
sud porte ïe même nom. Iciles Arabes se montrèrent
honnêtes et prévenans ; ils sortaient de
leurs maisons avec des vases pleins d’eau à la
main pour en offrir aux soldats. A huit heures ,
nous pénétrâmes dans un petit bois touffu d’acacias
, où il fallut se faire jour par des sentiers
étroits, au milieu d’une obscurité profonde, sans
. cesse accrochés parles branchages, et au risque
de voir nos vêtemens tout-à-fait mis en lambeaux.
Nous étions à un demi-quart de lieue du fleuve, et