Le bargougah est un phlegmon qui survient
soit aux jambes, soit à la tête, ou même à
d’autres parties du corps. L’endroit affecté enfle
considérablement et devient d’abord rouge; on
ouvre une poule vivante et on l’applique bien
chaude dessus. La tumeur devient noire, et
finit par aboutir d’elïe-même; il en sort une
grande quantité de matières purulentes.
* Uallaq, le bagal, ïaboub, sont autant de
maladies vénériennnes très répandues dans le
Sennâr. Elles s’y propagent avec d’autant plus
d’activité, que la méthode curative est nulle,
ou tout au plus capable de les pallier; aussi
deviennent-elles héréditaires dans beaucoup de
familles.
L'ommerdeyfah est une maladie qui affecte
les enfans nouveau-nés : ils enflent et périssent,
si l’on n’a promptement recours aux scarifications.
En conséquence, on leur fait sur le
corps et la figure, avec un rasoir, des incisions
superficielles plus ou moins nombreuses, suivant
le degré d’intensité de la bouffissure. C’est au
quarantième jour après la naissance que l’on
fait subir à l’enfant cette douloureuse opération.
Les cicatrices qui en résultent grandissent avec
{’individu, et ont quelquefois jusqu’à deux pouces
de longueur. Quatre balafres de cette espèce
sur chaque joue d’une jeune Sennârienne sont
peu propres à l’embellir. Quelquefois ce n’est
qu’à quatre et cinq mois que cette maladie se
déclare; on la traite alors de la même manière.
L'ouardah est une fièvre ardente^ avec intermittence
, et accompagnée d’aberration de sentiment
qui va jusqu’à la frénésie. J ’eus le triste
spectacle de plusieurs personnes qui, frappées
de cette cruelle maladie, perdirent aussitôt
la raison. De ce nombre fut M. Frédiani, qui
demeura trois mois dans cet état déplorable
et finit par succomber. Mon interprète maltais
eut le même sort. Beaucoup de soldats turcs
furent attaqués du même mal; et dans leurs
accès de frénésie presque continuels, sur-tout la
nuit; plusieurs allaient se précipiter à Team Le
traitement pratiqué par les naturels consiste à
immerger le malade dans le fleuve au moment
du paroxisme, et ce moyen réussit parfois à
arrêter sur-le-champ la fièvre et toutes ses complications
; mais le plus souvent aussi, il ne sort
de ce bain que pour expirer.
Le barass est une maladie de peau. L’épi-
derme se couvre de grandes taches blanches,
qui toujours restent en cet état : ces espèces de