céros : à cet effet, ils ouvrent, dans les endroits
que ces animaux fréquentent, de larges fosses
qu’ils recouvrent de branches d’arbre et de gazon ;
si un éléphant ou un rhinocéros passe dessus,
il tombe dans ce précipice et ne peut plus s’en
retirer; íes chasseurs, qui se tenaient cachés sur
des arbres, accourent, percent- le captif de leurs
javelots et de leurs lances, et lui coupent enfin
íes jarrets. Pour prendre les autruches, on a des
chiens dressés qui les fatiguent à fa course et
les arrêtent; on s’en empare aussi quelquefois
en leur saisissant le cou dans un noeud coulant.
L’argent qui a cours dans le pays sont les piastres
d’Espagne: mais ici, comme au Barbar, celles
qui portent l’empreinte de Charles IBI, par
quatre I, obtiennent une préférence marquée.
L’or circule dans le commerce, sous la forme
d’anneaux en fil rond, et ouverts pour avoir la
facilité de les enfiler à volonté; d’autres, très-
minces, se divisent en petits morceaux. On se
sert rarement de balances pour s’assurer de la
valeur réelle de ces signes monétaires ; mais les
naturels on le tact assez fin pour n’y être jamais
trompés. Au reste, c’est le plus souvent par
échange que l’on s’approvisionne sur les marchés:
le dourah y fait fonction de monnaie, et l’on
se procure ce que l’on veut avec cette céréale .
Les poids pour l’or sont nommés oki et abât :
l’oki correspond à notre once et se divise en trois
cent vingt abâts; dix okis font un rotl. On
compte par rotl pour peser les denrées ordinaires
: il y a un autre rotl plus léger, mais peu
en usage.
La mesure des terres est nommée el-guedât :
elle se divise en soixante-quatre parties nommées
oüd, et celle-ci en quatre parties nommées
chacune deraï, qui veut dire bras. Le dera’ est
la mesure du commerce: elle équivaut à l’étendue
du coude à l’extrémité de la main ; on y
„ajoute les quatre travers de doigts de l’autre
main. Une particularité digne de remarque, c’est
que cette mesure est exactement conforme à
l’ancienne coudée égyptienne, dont la longueur
était de 52 centimètres, et qu’elle porte le même
nom. La mesure de capacité est le bourm,
comme à Barbar.
Malgré le grand nombre d’esclaves nègres
qui habitent le Sennâr, on n’y parle que l’arabe;
mais, selon moi, avec plus de pureté qu’en
-| Sans doute c’était de même par échange qu’avait lieu le commerce
chez les anciens Égyptiens , puisqu’on ne trouve aucune
trace de leurs monnaies.